Objectifs

L’Assurance maladie a saisi la HAS pour savoir si la prise en charge du dosage de la vitamine B1, actuellement limitée aux seuls hôpitaux publics, devait être ou pas étendue aux autres lieux de soins. Cette évaluation se place donc dans le contexte de maitrise médicalisée des dépenses.

Deux questions principales ont été retenues pour évaluer l’utilité clinique du dosage de la vitamine B1 :

  • Question n°1 : Existe-t-il une valeur seuil consensuelle pour définir un état de carence en vitamine B1 ? Le fait d’avoir un dosage en vitamine B1 inférieur à cette valeur seuil est-il significatif d’une augmentation de risque de complications carentielles ?
  • Question n°2 : Dans le cas où une valeur seuil existe, la supplémentation en vitamine B1 orientée par le résultat de dosage améliore-t-elle la balance bénéfice/risque par rapport à une supplémentation réalisée sans cette donnée ?

Conclusion et résultats

L’ensemble des données recueillies lors de cette évaluation ne permettent pas de déterminer une utilité clinique suffisante du dosage de vitamine B1 justifiant sa prise en charge par la collectivité.

En effet, il ressort de l’analyse de la littérature et de la position des experts que :

  • il n’existe pas à ce jour de valeur seuil consensuelle et cliniquement pertinente pour définir un état de carence en vitamine B1 ;
  • il n’existe pas d’études ayant comparé l’effet d’une supplémentation prescrite sans dosage de vitamine B1 à une supplémentation orientée par des dosages, que ce soit pour le risque neurologique et/ou pour le risque cardiaque de patients carencés en vitamine B1. Les experts considèrent cependant que, malgré l’absence de valeur seuil consensuelle et de données probantes, le dosage de la vitamine B1 peut être utile en pratique clinique, pour déterminer l’étiologie de certaines pathologies neurologiques, et pour l’initiation d’une supplémentation en vitamine B1 à visée préventive ou curative, en particulier dans des contextes médico-sociaux difficiles afin d’améliorer l’adhésion au traitement.

Par ailleurs, en ce qui concerne la toxicité de la vitamine B1, le peu de littérature identifiée et la position des experts indiquent que le profil de tolérance de la vitamine B1 semble satisfaisant et ce que quel que soit le mode d’administration (PO, IM, IV). De plus, les recommandations de bonne pratique et rapports d’évaluation technologique analysés, sont hétérogènes et réservés dans l’ensemble sur l’intérêt de doser la vitamine B1 en routine chez ces patients.

Les complications de la carence en vitamine B1 étant graves, il convient d’être attentif aux situations à risque et aux signes cliniques de carence, en vue d’une supplémentation systématique empirique en vitamine B1, le risque de toxicité étant faible.

Méthode

Les conclusions de ce rapport se fondent sur :

  • l’analyse critique des données de la littérature identifiée par une recherche documentaire systématique et sélectionnée sur des critères explicites ;
  • la position d’un groupe pluridisciplinaire d’experts individuels ;
  • le recueil du point de vue collectif des organismes professionnels et des associations de patients, interrogés comme parties prenantes

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