January 29, 2020

Quel vaccin proposer à une personne qui n’est pas à jour de ses vaccinations, qui n’a plus de carnet de vaccination ou qui ignore quels vaccins elle a reçus ? Pour répondre à ces questions, la Haute Autorité de santé a élaboré en partenariat avec la Société de pathologie infectieuse de langue française une recommandation sur le rattrapage vaccinal. L’objectif est de faire progresser la couverture vaccinale de la population afin de réduire les risques d’épidémie.

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En France, il n’existait pas de recommandations officielles sur les modalités de rattrapage des vaccinations chez les personnes dont le statut vaccinal est incomplet (c’est-à-dire qui ne sont pas à jour de leur vaccination selon le calendrier vaccinal français en vigueur) ou incomplètement connu voire inconnu (en raison de la perte de leur carnet de vaccination ou de l’absence de preuve vaccinale). Pour y remédier, la Haute Autorité de santé (HAS) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) ont élaboré une recommandation adaptée au contexte français. Elle a été établie à partir d’une synthèse de la littérature incluant notamment les recommandations internationales et d’une consultation publique menée en juin 2019, à l’issue de laquelle 22 contributions d’associations de patients et d’usagers, de collèges nationaux de professionnels ou de fabricants ont été recueillies. Ces différents retours ont été étudiés en commission technique des vaccinations en vue d’établir l’avis définitif publié aujourd’hui. Cette recommandation fournit des préconisations aux professionnels de santé pour vérifier le statut vaccinal et entreprendre le rattrapage. Elle est assortie de fiches pratiques décrivant les conduites à tenir dans les situations les plus fréquemment rencontrées en ciblant des problématiques spécifiques en population générale et pour les migrants primo-arrivants.


Définir les bonnes pratiques et lever les freins à la vaccination

Les recommandations répondent aux principales questions qui préoccupent les professionnels de santé et intègrent des bonnes pratiques de mise en œuvre du rattrapage vaccinal : quand débuter le rattrapage, dans quel cadre, selon quelles modalités, par quels vaccins commencer, comment s’assurer de la traçabilité des vaccins administrés, quelles particularités en cas de statut vaccinal inconnu, incomplet ou incomplètement connu, quelles spécificités pour des personnes migrantes primo-arrivantes, quelles sérologies utiles et dans quels cas ?

Ces recommandations rappellent qu’en l’absence de preuve documentée de vaccination (absence de carnet de vaccination, d’attestation), une personne est considérée comme non vaccinée et qu’il n’y a pas de risque à la revacciner.

Elles permettent aussi de combattre des idées-reçues : aucune association de vaccins n’est déconseillée s’agissant du calendrier vaccinal français, à l’exception de l’administration des vaccins vivants contre la fièvre jaune et contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) pour lesquelles le professionnel de santé se doit de respecter un délai minimum de 28 jours entre les injections. La HAS et la SPILF soulignent également la possibilité de réaliser jusqu’à quatre injections lors d’une séance de vaccination, pour permettre un rattrapage rapide, à la condition de les administrer sur des sites d’injection différents.

Une fois le rattrapage entrepris, les informations relatives aux vaccins administrés doivent être retranscrites systématiquement sur un support standardisé tel que le carnet de vaccination, si possible électronique.

  

Offrir l’opportunité d’un rattrapage vaccinal à tous…

Pour la HAS et la SPILF, tout contact avec un professionnel de santé quel qu’il soit (consultation médicale, consultation en milieu scolaire ou universitaire, hospitalisation, grossesse, visite de prévention ou d’embauche) est une opportunité de vérifier le statut vaccinal de la personne et de débuter un rattrapage le cas échéant. Les personnes concernées par un rattrapage vaccinal doivent être clairement informées sur le bénéfice et les risques éventuels des vaccinations et donner leur accord préalable à tout acte de vaccination.

Par ailleurs, le rattrapage vaccinal est vivement conseillé aux personnes migrantes (primo-arrivants) dès leur entrée sur le territoire, indépendamment de leur situation administrative.

 
… et définir une stratégie adaptée à chaque situation

Pour les personnes qui ont déjà été vaccinées au moins en partie mais à qui il manque certains vaccins ou certaines doses (statut incomplet), il s’agit d’administrer les vaccins ou les doses manquantes selon le calendrier vaccinal en vigueur en tenant compte de leur âge.

En cas de statut inconnu ou incomplètement connu, deux approches sont possibles : soit un rattrapage simplifié, réalisable en une seule consultation, adapté à une personne susceptible de ne pas pouvoir être revue ; soit un rattrapage avancé visant à assurer un rattrapage plus complet, adapté à l’immunité de la personne et échelonné sur plusieurs consultations.

Chez les migrants primo-arrivants, il est recommandé de dépister et de vacciner les personnes non immunisées contre l’hépatite B et, le cas échéant, de proposer rapidement une prise en charge des personnes infectées. Un contrôle sérologique de l’immunité et une vaccination sont recommandés contre l’hépatite A pour les enfants et contre la varicelle pour les enfants et les jeunes adultes migrants.


Adapter les organisations pour permettre un accès aux soins et à la prévention pour tous

Pour garantir une mise en œuvre optimale du rattrapage vaccinal chez les personnes migrantes, les enfants et adultes en situation de précarité et toutes les personne éloignées du système de santé, la HAS et la SPILF recommandent de mettre en place des parcours simplifiés en réorganisant certaines structures de santé publique et médico-sociales existantes de façon à lier la prévention et les soins en des lieux uniques, de fournir une dotation financière adaptée aux structures de prévention (centres de vaccination) parfois dans l’incapacité de financer l’ensemble des vaccins nécessaires et de permettre l’accès à des séances de vaccinations gratuites. Enfin, l’accès aux soins et à la prévention des personnes migrantes ou en situation de précarité doit constituer une priorité.

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