Interruption de tâche lors des activités anesthésiques au bloc opératoire et en salle de surveillance post-interventionnelle

Outil d'amélioration des pratiques professionnelles - Mis en ligne le 18 mars 2020 - Mis à jour le 16 avr. 2020

Contexte

Dans la continuité du travail réalisé par la HAS et publié en janvier 2016 sur « l’interruption de tâches lors de la préparation de médicaments », un guide spécifique à l’interruption de tâche (IT) pour les activités anesthésiques au bloc opératoire et en SSPI est proposé pour accompagner les équipes. Ce travail est le résultat d’une collaboration avec la Société Française d’Anesthésie Réanimation (SFAR)le collège d’anesthésistes-réanimateurs (CFAR) et le comité « analyse et maitrise du risque » (CAMR). 

Le passage au bloc opératoire représente une période particulièrement à risque. De fait, les interruptions de taches représentent une situation à risque pouvant favoriser la survenue d’un EIG. En plus des conséquences directes pour le patient, les retentissements indirects pour l’équipe soignante sont potentiellement nombreux : défauts de communication, altération de la qualité de vie au travail, conflits, Burn out ….  

Depuis une dizaine d’années, la communauté scientifique a pris conscience de ce problème comme en témoigne les publications récentes sur le sujet. Ainsi la lutte contre les IT est à la croisée des chemins entre sécurité du patient, relation humaines et économie de santé s’inscrivant en droite ligne du projet du CFAR « un patient - une équipe »1.Si la cible du projet concerne l’équipe d’anesthésie, les mesures à prendre seront systémiques et engloberont l’équipe anesthésique comme chirurgicale, encadrante et administrative. 

Pour autant, les IT ne sont pas une fatalité et il est possible d’agir sur l’organisation et le travail en équipe afin de réduire ces interruptions : 

  • En développant les bonnes pratiques de sécurité pour rendre l’activité plus robuste face aux erreurs 
  • En développant une prise de conscience collective. 

 

Le guide

Il fournit : 

  • Un rappel des données de la littérature,  
  • L’identification de 4 étapes considérées comme particulièrement à risque (les « 4 temps patients ») : vérification de l’identité du patient (lors du premier temps de la check-list HAS, préparation médicamenteuse, induction anesthésique et time out (deuxième temps de la check-list HAS). Ces périodes à risques sont des périodes se retrouvant dans tous les blocs opératoires et sont les périodes au cours desquelles le risque d’erreur et d’EIG sont les plus grands. Elles seront à adapter par les différentes équipes en fonction de leurs environnements.  
  • Un support permettant la réalisation d’un diagnostic à partir d’un audit ; celui-ci se compose d’une grille de recueil pour la salle de bloc et la SSPI (format Excel et Word) et une fiche de débriefing. 
  • Le diagnostic pourra être complété par l’analyse des EIG avec la méthode ALARM ; 2 illustrations ainsi qu’un exemple de scénario de simulation sont proposés dans le guide pour permettre une prise de conscience et/ou compléter cette analyse. 
  • Des préconisations formulées illustrent les solutions en termes de barrières de prévention et de récupération.  

1 Une équipe-un patient : Le constat alarmant de la dégradation des relations de travail a conduit la commission Santé du Médecin Anesthésiste-Réanimateur au Travail (SMART) du Collège Français des Anesthésistes-Réanimateurs à initier une campagne de sensibilisation auprès de l’ensemble des professionnels de santé travaillant au sein des plateaux techniques. 

 

 

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