Prise en charge des patients Covid-19, sans indication d’hospitalisation, isolés et surveillés à domicile
L’essentiel
Réponse rapide n°1 : Les patients isolés et surveillés à domicile ou en structure dédiée (hôtel thérapeutique) sont les patients avec des tableaux pauci-symptomatiques ne nécessitant pas une hospitalisation. Cependant, il ne faut pas méconnaitre le risque respiratoire, cardiovasculaire, rénal, neurologique, cognitif, psychiatrique, musculo-squelettique, métabolique et nutritionnel.
Réponse rapide n°2 : Le patient COVID-19 nécessite un suivi régulier des symptômes, en particulier entre J6 et J12, pour surveiller l’évolution de l’état général et respiratoire, dépister et prévenir les complications vitales (essentiellement cardio-respiratoire et thrombo-emboliques), et évaluer les conséquences fonctionnelles. Un suivi plus rapproché ou plus prolongé peut parfois être nécessaire, dont la fréquence est à adapter selon l’évolution du patient.
Réponse rapide n°3 : Le suivi des patients surveillés à domicile repose sur la coordination (par le médecin traitant dans le cas général) des soins entre les professionnels de santé de première ligne (médecins généralistes, pharmacien(ne)s, kinésithérapeutes, infirmier(es), etc.).
Réponse rapide n°4 : Les médecins, les infirmiers et les kinésithérapeutes peuvent assurer le suivi des patients en présentiel ou à distance (par téléconsultation ou télésoin).
Réponse rapide n°5 : Il est nécessaire de respecter les mesures barrières et autant que possible de distanciation physique lors de la prise en charge. La phase contagieuse est de 8 jours en moyenne et commence 1 à 2 jours avant le début des symptômes.
Réponse rapide n°6 : Avant chaque acte de rééducation, il est nécessaire de vérifier l’absence de signes de sévérité qui nécessiteraient une hospitalisation (ou un recours au 15).
Réponse rapide n°7 : Il n'existe pas, à ce jour, de traitement médicamenteux spécifique du COVID-19 avec un niveau de preuve suffisant pour être recommandé, en ambulatoire, en dehors d’essais cliniques en cours. Une antibioprophylaxie systématique n'est pas recommandée.
Réponse rapide n°8 : Une rééducation/réadaptation à domicile peut être mise en œuvre après la phase aigüe, si nécessaire, pour une reprise progressive et contrôlée d'une activité physique de faible intensité, pour une reprise de la déambulation et des activités fonctionnelles habituelles en respectant la dyspnée, la fatigabilité, et la tolérance chez des patients mono-déficients. Un programme de réentrainement ciblé sur l'endurance peut s'avérer nécessaire dans des objectifs de retour à l'emploi et aux activités physiques et sociales.
Réponse rapide n°9 : Les différents délais d’isolement de l’entourage et des contacts d’un malade sont détaillés en fonction des situations cliniques et virologiques avec un logigramme et tableau récapitulatif
Contexte
La France est entrée le 14 mars 2020 dans la situation épidémique de stade 3 vis-à-vis du COVID-19.
Ces réponses rapides concernent les patients dont le diagnostic COVID-19 a été posé, et dont l’état ne justifie pas d’hospitalisation. Ce diagnostic est fait sur des éléments cliniques et virologiques (PCR +). Une PCR - n’élimine pas ce diagnostic.
Le COVID-19 est responsable d'une atteinte le plus souvent respiratoire, mais d'autres manisfestations sont possibles (neurologiques, cognitives, cardio-vasculaires, digestives, hépatiques, rénales, métaboliques, musculo-squelettiques, psychiatriques, etc.).
Il existe différentes formes cliniques de l’infection à SARS-CoV-2 :
- les formes asymptomatiques ou pauci-symptomatiques, les plus fréquentes ;
- les formes avec pneumonies sans signe de gravité ;
- les formes graves se manifestant soit d'emblée, soit secondairement, par des aggravations à la fin de la première ou pendant la deuxième semaine avec des tableaux rapidement évolutifs nécessitant une hospitalisation conventionnelle ou en réanimation.
La majorité des patients atteints du COVID-19 relève d'une prise en charge en ambulatoire.
Le suivi de ces patients doit prendre en compte 3 particularités :
- la contagiosité de l'infection virale qui nécessite de maintenir les mesures de protection ;
- la fragilité des patients susceptibles de présenter des décompensations rapides à type de défaillance respiratoire, de complications thrombo-emboliques ou cardiovasculaires ;
- le risque de déconditionnement à l’effort (incapacité à reprendre les activités physiques habituelles) qui est généralement observé chez les patients de plus de 60 ans (Wang, 2020)
Le suivi doit tenir compte des besoins individuels de chaque patient.
Ces réponses rapides proposent aussi un arbre décisionnel pour adopter les meilleures conditions d'isolement en cas d'infection, et décisions à prendre vis-à-vis de l'entourage et des personnes contact
Ces réponses rapides, élaborées sur la base des connaissances disponibles à la date de leur publication, sont susceptibles d’évoluer en fonction de nouvelles données.
Retrouvez toutes les fiches réponses rapides dans le dossier COVID-19.