Précautions à prendre lors de l'implantation d'une tige cimentée de prothèse de hanche

Points clés et solutions pour la sécurité du patient
Outil d'amélioration des pratiques professionnelles - Mis en ligne le 01 juin 2023

L’organisme agréé pour l'accréditation des chirurgiens orthopédistes et traumatologistes, Orthorisq, propose une liste de points-clés à l'attention des chirurgiens et anesthésistes-réanimateurs prenant en charge des patients pour une pose de prothèse de hanche cimentée. Ces points-clés, qui ont pour objectif de limiter la survenue et les conséquences d'un éventuel syndrome de scellement osseux (SSO), sont détaillés dans la solution pour la sécurité du patient (SSP) "Précautions à prendre lors de l'implantation d'une tige cimentée de prothèse de hanche : le syndrome de scellement osseux ".

Contexte et enjeux

La base de retour d’expérience du dispositif d’accréditation collecte les évènements indésirables associés aux soins (EIAS) survenus lors de la pratique quotidienne des médecins et des équipes médicales engagés. Les enseignements qui en sont tirés se traduisent notamment par l’élaboration de SSP permettant d’améliorer les pratiques, de réduire la survenue des évènements ou d’en atténuer les conséquences. Les SSP de type 2 sont des productions réalisées par les organismes agréés pour l'accréditation sur les risques d’une spécialité.

La partie fémorale d’une prothèse de hanche peut être fixée de manière biologique (sans cimentation) ou mécanique (avec cimentation). Le choix d’une implantation avec cimentation peut entraîner un syndrome de scellement osseux (SSO), pouvant lui-même entraîner le décès du patient. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a ainsi alerté du décès par SSO de 10 patients pris en charge pour la pose de prothèses de hanche cimentées, entre 2016 et 2019.

L'enjeu de cette SSP est de limiter le nombre et/ou les conséquences d’EIAS associés à un SSO, via une liste de points-clés à suivre lors de prise en charge chirurgicale et anesthésique d'un patient pour pose de prothèse de hanche cimentée. 

Analyse

L’analyse approfondie de la base de retour d'expérience a retrouvé 17 EIAS graves ayant pour objet un SSO déclarés entre août 2021 et mars 2022, dont 9 ont entraîné un décès. 

Deux enquêtes de pratiques ont par ailleurs été menées en 2019 auprès de 1 593 chirurgiens orthopédistes et 1 850 anesthésistes-réanimateurs. Parmi les 1 248 chirurgiens orthopédistes ayant répondu, 776 cimentent plus ou moins régulièrement des pièces fémorales. Ces derniers ont déclaré avoir été confrontés à 1 896 SSO au cours des 10 années précédentes, dont 387 ont conduit au décès du patient. Les 305 anesthésistes-réanimateurs ayant répondu ont déclaré quant à eux avoir été confrontés à 490 SSO au cours des 10 années précédentes, dont 88 ont conduit au décès du patient. 

Comment réduire les risques ?

Cette SSP propose une liste de points-clés reprenant les éléments essentiels pour limiter l’occurrence ou la gravité d’un SSO :  

  • former les professionnels à l’identification des patients à risque, aux risques inhérents au choix d’une cimentation et aux procédures anesthésiques de sécurité à mettre en œuvre ; 
  • améliorer la communication entre les chirurgiens et anesthésistes-réanimateurs, en particulier sur l’information du choix du mode de fixation et des temps à risque en per-opératoire ; 
  • respecter certaines étapes essentielles lors de la cimentation (lavage et séchage du canal médullaire fémoral, limiter la pression lors de la cimentation dans ledit canal) ; 
  • connaître les actions à réaliser immédiatement si, malgré toutes les précautions précédemment prises, un SSO survient.  

Cette SSP s’adresse à l'ensemble des professionnels concernés par la prise en charge des patients pour une pose de prothèse de hanche cimentée.

 

 

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