Vaccination contre le VRS : protéger les personnes âgées de graves complications

Communiqué de presse - Mis en ligne le 04 juil. 2024
4 juillet 2024

Saisie par le ministère chargé de la Santé, la Haute Autorité de santé a évalué l’opportunité d’intégrer les vaccins Arexvy et Abrysvo, nouvellement autorisés, dans la stratégie de prévention des infections par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les personnes âgées. Une infection par le VRS dans cette population est en effet susceptible d’entraîner de graves complications pouvant aller jusqu’au décès. La HAS recommande la vaccination des plus vulnérables : les personnes âgées de 75 ans et plus ainsi que les personnes âgées de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques.

Le virus respiratoire syncytial (VRS) est un virus courant très contagieux qui circule pendant la période hivernale. Bien connu comme cause majeure de bronchiolite chez le nourrisson[1], il est également susceptible de provoquer des effets sévères chez la personne âgée : syndrome de détresse respiratoire aiguë, complications graves telles que l’exacerbation d’une maladie cardiopulmonaire sous-jacente ou une pneumopathie nécessitant une assistance respiratoire, lesquelles peuvent conduire au décès.

Si aucun traitement contre les infections à VRS n'existe à ce jour, deux vaccins ont récemment obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour cette population : Arexvy (GSK) et Abrysvo (Pfizer). Le ministère chargé de la Santé a saisi la HAS afin d’évaluer la pertinence d’intégrer ces nouveaux vaccins dans la stratégie de prévention des infections par le VRS chez la personne âgée pouvant être à risque de formes graves.

La HAS recommande aujourd’hui de vacciner, avec l’un ou l’autre de ces vaccins, les personnes âgées de 75 ans et plus ainsi que les personnes de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques. Pour élaborer sa recommandation, la HAS a pris en compte les données d’efficacité de ces deux vaccins sur les infections des voies respiratoires inférieures (IVRI) chez les 60 ans et plus. Celles-ci ont notamment montré une réduction de ces infections de 83 % pour Arexvy et de 67 à 86 % pour Abrysvo selon le critère retenu (2 ou 3 symptômes d'IVRI). Elle s’est également appuyée sur les données de sécurité et de tolérance disponibles, sur les données d’acceptabilité des vaccins et sur le poids des infections respiratoires sur le système de soins, particulièrement en période d’épidémie.

 

Vacciner les 75 ans et plus, particulièrement exposés aux hospitalisations et décès

En recommandant la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus contre le VRS, la HAS a pour objectif de protéger ces populations particulièrement vulnérables face à ce virus. En France, lors de la saison hivernale 2022-2023[2], les plus de 75 ans représentaient en effet 61 % des hospitalisations et 78 % des décès liés au VRS. La HAS a par ailleurs pris en compte les résultats d’études conduites au Royaume-Uni et plus récemment aux États-Unis, mettant en évidence l’importance du VRS comme cause de morbidité et mortalité chez les adultes âgés de 75 ans et plus, indépendamment de la présence de facteur de risque (6 fois plus d'hospitalisations et 15 fois plus de décès chez les 75 ans et plus, versus 65-74 ans sans facteur de risque).

 

Vacciner les personnes dès 65 ans présentant un facteur de risque respiratoire ou cardiaque

La HAS recommande également la vaccination des personnes âgées de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires chroniques (particulièrement une bronchopneumopathie chronique obstructive - BPCO) ou cardiaques chroniques (notamment une insuffisance cardiaque). Ces comorbidités sont en effet susceptibles de s’aggraver lors d’une infection à VRS. Pour preuve, une comorbidité est présente en France chez 78,6 % des patients hospitalisés pour une infection liée au VRS. Aux États-Unis, ce taux atteint 95,5 %, et la BPCO et l'insuffisance cardiaque représentent environ 70 % de ces comorbidités. La présence d'une comorbidité entre 65 ans et 74 ans multiplie par 9 le risque d'hospitalisation et par 6 le risque de décès.

En recommandant la vaccination contre le VRS de ces personnes dès 65 ans, la HAS s’inscrit dans la logique par âge clé du calendrier vaccinal. D’autres vaccinations sont en effet indiquées à partir de 65 ans : grippe, zona, DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite) et Covid-19.

 

Une réévaluation attendue à la lumière de nouvelles données

Cette recommandation est amenée à être réévaluée dès lors que des données seront consolidées, concernant :

  • l’efficacité en vie réelle de ces vaccins sur les hospitalisations et les décès imputables aux infections à VRS en France et à l’étranger ;
  • le bénéfice attendu dans d'autres populations et notamment chez les patients immunodéprimés ;
  • et la pharmacovigilance, avec notamment un suivi européen sur la survenue du syndrome de Guillain-Barré.

Ces informations permettront d'évaluer le bénéfice de la vaccination à l’échelle populationnelle et son impact sur le fardeau lié aux infections à VRS qui est sous-estimé à ce jour. Elles serviront également à apprécier la pertinence de l’administration d’une dose de rappel, à ce jour non recommandée.

La HAS souligne par ailleurs que la vaccination contre le VRS peut être réalisée de manière concomitante avec la vaccination contre la grippe.

Elle rappelle enfin l’importance de l’adoption des gestes barrières et de la vaccination contre la grippe et contre le Covid-19 comme mesures de prévention des infections respiratoires.

[1] La HAS a récemment recommandé la vaccination contre le VRS de la femme enceinte en fin de grossesse afin de protéger le nouveau-né. Le communiqué de presse, 13 juin 2024
[2] Santé Publique France

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