Promouvoir la culture de la bientraitance dans les soins

Web page - Posted on Jul 12 2013 - Updated on Jun 12 2019

La HAS a publié en 2012 un guide de promotion de la bientraitance en établissements de santé et en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Ce guide propose notamment sept outils pour sensibiliser les professionnels à cette démarche. Ils ont été élaborés en collaboration avec la Fédération des organismes régionaux pour l’amélioration des pratiques et des organisations en santé (Forap). « Nous nous sommes associés à la Forap afin d’être sur le terrain, en lien avec les établissements. Il s’agissait de construire des outils avec les professionnels », indique Véronique Ghadi, chef de projet au service développement de la certification à la HAS. Des professionnels volontaires ont conçu ces documents en partant de leurs besoins et les ont testés au sein de leurs structures. Des échanges ont ensuite eu lieu entre la HAS et la Forap pour vérifier que les outils étaient bien complémentaires. Ces documents sont destinés à évoluer en fonction des retours d’expériences.

S’interroger sur ses pratiques

Deux premiers documents se présentent sous forme de questionnaires. Ils sont destinés à évaluer les pratiques existant au sein de l’établissement. Deux autres visent à repérer et à prévenir les risques de maltraitance. Et trois autres supports s’attachent à sensibiliser les équipes soignantes. « Ces documents amènent les professionnels volontaires qui les utilisent à s’interroger sur leurs pratiques et à repérer leurs points forts et leurs faiblesses », indique Véronique Ghadi. 

 

Témoignage

Karine Lefebvre, directrice qualité gestion des risques au centre de rééducation fonctionnelle « L’Espoir », à Hellemmes (Nord).

« Des professionnels plus vigilants face aux situations à risque. »

« En 2010, nous avons appris via le Réseau qualité santé que des outils sur la bientraitance devaient être mis au point. Une réflexion sur ce sujet étant déjà menée au sein de notre établissement, nous nous sommes donc portés volontaires pour tester ces outils.
Nous avons notamment participé à la création de celui sur la “Cartographie des risques”, en travaillant sur des situations quotidiennes qui peuvent être source de maltraitance.
Il s’agit d’une grille recensant les différents types de risques liés à la prise en charge du patient, au management de l’établissement et aux conditions d’installation (locaux).
En face de chaque risque, on peut indiquer son degré de gravité, sa fréquence, les actions déjà mises en place, celles qui restent à mettre en oeuvre, etc.
Nous avons testé l’outil à blanc durant deux mois, puis officiellement entre octobre 2012 et mars 2013. J’ai animé quatorze réunions, réunissant des professionnels de tous horizons : infirmières, kinésithérapeutes, personnel de l’accueil… Ils ont été très demandeurs d’exemples concrets, que j’ai dû imaginer ou tirer d’événements réels.
Nous avons voulu placer les discussions sous le signe de l’honnêteté, de la transparence et du respect. Aujourd’hui, les professionnels du centre de rééducation s’estiment plus vigilants face aux situations à risques. Ils se sont rendu compte, par exemple, qu’ils s’adressaient parfois aux patients de façon inappropriée.
Cette démarche de bientraitance va se poursuivre avec la création, par les professionnels qui ont participé aux tests, de saynètes sur des situations à risques. Ils les joueront ensuite devant l’ensemble du personnel de l’établissement pour les inciter tous à cette prise de conscience fondamentale. »

 

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