5 avril 2005

La Haute Autorité de santé propose une étude d'évaluation de l'efficacité et de la sécurité d'utilisation de la greffe chondrocytaire autologue du genou, chez le sujet jeune. Cette étude a été réalisée à la demande de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (Sofcot) ; elle est destinée principalement aux chirurgiens orthopédistes, rhumatologues, médecins du sport et biologistes.

La difficulté de soigner les lésions du cartilage chez le sujet jeune
Les pertes de substance chondrale du genou, isolées, profondes et en zone portante, posent un problème thérapeutique chez le sujet jeune. En effet, dans cette population, les lésions du cartilage sont le plus souvent d'origine traumatique et, du fait de la faible capacité de réparation spontanée du cartilage, sont généralement irréversibles. La greffe chondrocytaire autologue du genou constitue une solution thérapeutique intéressante dans ce cas.

Une technique de thérapie cellulaire qui offre des avantages mais qui reste complexe
La greffe chondrocytaire autologue du genou permet de restaurer le cartilage hyalin, elle se déroule en trois temps : biopsie, culture de chondrocytes puis implantation. Cette technique récente (la première greffe de ce type a été réalisée en Suède en 1987, et les résultats n'ont été publiés qu'en 1994) offre deux avantages majeurs : elle est peu invasive et ne compromet pas la possibilité de réaliser une autre intervention chirurgicale en cas d'échec. Ce type de greffe cellulaire reste toutefois complexe et cette technique de thérapie cellulaire est encore en pleine évolution : utilisation des matrices, tissue engineering.

Un rapport bénéfice/risque difficile à déterminer
Cette étude a permis d'évaluer l'efficacité et la sécurité d'utilisation de cette technique. Elle montre qu'à court terme, la greffe chondrocytaire autologue se révèle aussi efficace que certaines techniques alternatives (mosaïcplastie, microfractures) et améliore les résultats thérapeutiques de 87 % après un an. Le taux d'échec varie de 5 à 16 %.

La sécurité d'utilisation de la greffe chondrocytaire autologue a été difficile à étudier, en raison du faible nombre de données disponibles. Des complications spécifiques comme l'hypertrophie du périoste (jusqu'à 20 % des cas) et les adhérences (jusqu'à 5 % des cas) ont été relevées. De même, le rapport global bénéfice/risque de cette technique dans la prise en charge des pertes chondrales isolées a été difficile à déterminer.

Enfin, l'étude précise le cadre réglementaire et éthique de cette technique de thérapie cellulaire. Les experts ont proposé unanimement une définition de la population cible pouvant bénéficier de cette technique. Ils ont par ailleurs souligné la nécessité d'un programme de soutien de la recherche fondamentale et clinique dans ce domaine en plein essor de la régénération du cartilage. Un « fléchage » des sites référents permettra de suivre les résultats à moyen terme de cette technique innovante.

Les résultats sont détaillés dans l'étude d'évaluation technologique intitulée « Évaluation de la greffe chondrocytaire autologue du genou - Rapport d'étape - Février 2005 »,

Haute Autorité de santé : Responsable de la communication Karen Candau

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