Choix et durées d'antibiothérapies : Femme enceinte : colonisation urinaire et cystite
L’expansion de l’antibiorésistance constitue un problème majeur de santé publique au niveau national et international. La HAS met à disposition des professionnels de santé une série de fiches synthétiques préconisant le choix et les durées d'antibiothérapie les plus courtes possibles pour les infections bactériennes courantes de ville.
Ces fiches synthétiques ont été élaborées en partenariat avec la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP) et relues par le Collège de la médecine générale et les sociétés savantes concernées.
- Le but de cette fiche mémo est de favoriser la prescription appropriée d’antibiotiques, afin de traiter efficacement les patients tout en diminuant les résistances bactériennes pouvant conduire à des impasses thérapeutiques.
- Le choix de l’antibiotique, dose, posologie, modalité d’administration et la durée sont les éléments à prendre en compte pour une prescription adaptée.
Colonisation urinaire de la femme enceinte
- Dépistage
- Chez les femmes sans risque antérieur d’infection urinaire : bandelette urinaire (BU) mensuelle à partir du 4e mois de grossesse. Si BU positive (leucocytes et/ou nitrites positifs), un examen cytobactériologique des urines (ECBU) doit être réalisé.
- Chez les femmes à risque antérieur d’infection urinaire (uropathie sous-jacente organique ou fonctionnelle, diabète, antécédents de cystite aiguë récidivante), un ECBU est réalisé à la première consultation de suivi de grossesse, puis tous les mois à partir du 4e mois
- Une colonisation urinaire est définie par une bactériurie ≥ 105 UFC/ml monomicrobienne.
- Traitement adapté aux résultats de l’antibiogramme, à commencer dès réception des résultats (pas de traitement probabiliste)
- Les traitements recommandés sont :
1re intention amoxicilline : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours 2e intention pivmécillinam : 400 mg 2 fois par jour, pendant 7 jours 3e intention fosfomycine-trométamol : 3 g en prise unique 4e intention triméthoprime : 300 mg par jour pendant 7 jours, à éviter avant 10 semaines d’aménorrhée 5e intention nitrofurantoïne* : 100 mg 3 fois par jour pendant 7 jours
cotrimoxazole : 800 mg/160 mg 2 fois par jour pendant 7 jours, à éviter avant 10 semaines d’aménorrhée
amoxicilline + acide clavulanique : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours
*Nitrofurantoïne : contre-indication en cas d’insuffisance rénale avec un débit de filtration glomérulaire < 45 ml/min, ou de traitements itératifs
- ECBU de contrôle 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement, puis ECBU mensuel jusqu’à l’accouchement.
Cystite aiguë de la femme enceinte
- Réalisation d’un ECBU :
- l’ECBU est positif si leucocyturie ≥ 104/ml et bactériurie ≥ 103 UFC/ml pour Escherichia coli, Staphylococcus saprophyticus et ≥ 104 UFC/ml pour les autres bactéries.
- Traitement probabiliste, à débuter sans attendre le résultat de l’antibiogramme
1re intention fosfomycine-trométamol : 3 g en prise unique 2e intention pivmécillinam : 400 mg 2 fois par jour pendant 7 jours
- En cas d’échec ou de résistance :
1re intention amoxicilline : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours 2e intention triméthoprime : 300 mg par jour pendant 7 jours, à éviter avant 10 semaines d’aménorrhée 3e intention nitrofurantoïne* : 100 mg 3 fois par jour pendant 7 jours 4e intention cotrimoxazole : 800 mg/160 mg 2 fois par jour pendant 7 jours, à éviter avant 10 semaines d’aménorrhée
amoxicilline + acide clavulanique : 1 g 3 fois par jour pendant 7 jours
*Nitrofurantoïne : contre-indication en cas d’insuffisance rénale avec un débit de filtration glomérulaire < 45 ml/min, ou de traitements itératifs ;
- ECBU de contrôle 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement, puis ECBU mensuel jusqu’à l’accouchement.
Autres infections urinaires de la femme
Consulter les fiches mémo préconisant les durées d'antibiothérapie dans les infections urinaires de la femme suivantes :
- Cystite aiguë simple, à risque de complication ou récidivante, de la femme
- Pyélonéphrite aiguë de la femme