La Haute Autorité de Santé maintient ses recommandations sur le dépistage du cancer de la prostate

Communiqué de presse - Mis en ligne le 22 juin 2010
22 juin 2010

En janvier 1999, la Haute Autorité de Santé – alors ANAES – a recommandé de ne pas mettre en place un dépistage systématique et organisé du cancer de la prostate. Pour tenir compte des dernières données scientifiques, la HAS a décidé d’évaluer deux études* publiées en mars 2009 dans le New England Journal of Medicine**. Sur la base de leur analyse critique, la HAS maintient ses recommandations.

En mars 2009, les résultats de deux études - PLCO et ERSPC* - visant à déterminer l’intérêt d’un dépistage systématique du cancer de la prostate, ont été publiées dans le New England Journal of Medicine. Auteur de recommandations datant de 1999 sur le sujet du dépistage du cancer le plus fréquent chez l’homme, la Haute Autorité de Santé (ANAES à l’époque) – saisie par la Direction générale de la santé – a procédé à l’analyse de ces deux études pour déterminer si elles devaient conduire à une modification des recommandations existantes.

Pour contribuer à ce travail, la HAS a confié à un expert méthodologiste la mission de procéder à une analyse critique des deux études. Les travaux menés par le Pr Rachid Salmi, directeur de l’Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED), ont permis d’établir les points forts et les limites de ces études.
La HAS s’est appuyée sur cette analyse, enrichie par les commentaires d’un groupe de travail et l’avis de sa Commission d’évaluation économique et de santé publique, pour décider s’il convenait de réévaluer l’opportunité de la mise en place d’un dépistage systématique du cancer de la prostate par le dosage du PSA.

Les deux études sont de qualité inégale et trop hétérogènes pour être comparées. L’analyse critique de l’ensemble de ces données montre que le dépistage systématique n’a pas fait la preuve de ses bénéfices. Ses inconvénients démontrés ou suggérés par PLCO et ERSPC paraissent importants: fréquence de faux positifs, sur-diagnostic et traitements inutiles notamment.

L’analyse critique de ces deux études permet donc de conclure qu’il n’y a aucun élément supplémentaire de nature à reposer la question du dépistage systématique du cancer de la prostate par le dosage PSA ; elle souligne au contraire le besoin de recommandations pour un usage plus rationnel du dosage du PSA.
En conclusion, la Haute Autorité de Santé :

  • considère qu’aucun élément scientifique nouveau n’est de nature à justifier la réévaluation de l’opportunité de la mise en place d’un programme de dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA,
  • rappelle les recommandations de 2004,
  • insiste sur l’importance de l’information à apporter aux hommes envisageant la réalisation d’un dépistage individuel du cancer de la prostate.


De plus, elle annonce la mise à jour du guide d’information*** qui sera réalisée en collaboration avec l’INCa.

* PLCO : Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian (essai américain) Andriole GL, Crawford ED, Grubb RLI, Buys SS, Chia D, Church TR, et al. Mortality results from a randomized prostate-cancer screening trial. N Engl J Med 2009 ;360(13) :1320-8 et ERSPC, European Randomized Study of screening for Prostate Cancer (essai européen) Schröder FH, Hugosson J, Roobol MJ, Tammela TL, Ciatto S, Nelen V,et al. Screening and prostate-cancer mortality in a randomized European study. N Engl J Med 2009 ; 360(13) :1320-8

** Dépistage du cancer de la prostate : de nouveaux éclairages vont contribuer à la définition de la politique publique à mettre en place, communiqué de presse HAS, INCa, AFU du 20 mars 2009.

*** Éléments d’information des hommes envisageant la réalisation d’un dépistage individuel du cancer de la prostate, septembre 2004

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