E-santé & m-santé

L’expansion rapide des applications et objets connectés en rapport avec la santé rend difficile le choix d’une application de qualité pour les utilisateurs, patients comme professionnels de santé. La fiabilité de leurs contenus et la sécurité des données recueillies est clé. C'est pourquoi, la HAS élabore des référentiels afin d’aider les entreprises à développer des produits fiables et de qualité.

 

L’essentiel

  • La HAS a élaboré en 2016 un référentiel de bonnes pratiques à destination des développeurs/concepteurs d’outils connectés sans finalité médicale déclarée (applications liées à la prévention, au bien-être). Les dispositifs médicaux sont exclus du périmètre de ce référentiel. Ce référentiel a été élaboré avec l’appui de la CNIL et l’ANSSI [1].
  • En 2021, elle a complété ses travaux avec un état des lieux des dispositifs d’évaluation dans le domaine de la santé mobile et proposé des critères de qualité du contenu médical des applications mobiles en vue de leur référencement à "Mon espace santé".

 

Qu'est-ce que la santé mobile ?

La santé mobile ou m-santé (mobile health) recouvre un univers large et divers de produits matériels (objets connectés) ou d'applications en rapport avec la santé ou le « bien-être ». Certains de ces produits proposent des conseils individualisés, recueillent des données personnelles (poids, tension, fréquence cardiaque…), délivrent des informations médicales, etc.

Ces produits peuvent porter des messages de santé publique, améliorer la prévention ou encore venir en appui d’une prise en charge médicale. Ainsi, la santé mobile s’adresse à la fois aux citoyens (usagers de système de santé ou simples consommateurs) et aux professionnels de santé.

 

Quels dispositifs d'évaluation ?

Ces dernières années, le nombre d’applications en santé a augmenté de façon fulgurante, passant de 100 000 en 2016 à plus de 350 000 en 2020. Face à cette expansion rapide, de nombreux dispositifs d’évaluation se sont déployés afin d’aider au choix et d’améliorer la confiance dans l’utilisation de ces applications mobiles. Ces dispositifs reposent sur différents domaines d’évaluation : technique, sécurité, protection des données personnelles, ergonomie, accessibilité, qualité du contenu, fiabilité, etc.).

Parmi ces dispositifs, le référentiel de bonnes pratiques sur les applications et les objets connectés en santé, élaboré par la HAS en 2016, vise à améliorer la fiabilité et la sécurité de ces applications et objets connectés afin que les utilisateurs, particuliers comme professionnels, puissent les utiliser en toute confiance. Pour aller plus loin, la HAS a dressé en 2021 un état des lieux des dispositifs d’évaluation dans le domaine de la santé mobile et a élaboré un référentiel de critères pour évaluer la qualité du contenu médical des applications mobiles. Ce travail s’applique à tout type d’application m-santé, dispositif médical ou non.

 

Comment définir un contenu médical de qualité ?

Selon les fonctionnalités de l'application, son contenu médical revêt différentes formes : soit des informations générales ou d’éducation à la santé ; soit des contenus produits par l’utilisateur via des objets connectés, des questionnaires ou des capteurs disponibles dans le téléphone.

La HAS a défini 17 critères de qualité du contenu médical que peuvent contenir les applications concernées, couvrant 4 catégories de contenu de santé :

  • Contenu informationnel : la qualité de la production d’informations scientifiques
    • Exemple - Le processus de veille et de mise à jour des sources clés et des références relatives à des publications est documenté.
  • Contenu généré par l’utilisateur : la fiabilité de la collecte de données
    • Exemple - Un support est mis à disposition et permet de solliciter une demande d’assistance auprès des utilisateurs pour les demandes relatives à l’utilisation du produit (compréhension des contenus et utilisation des fonctionnalités). Les questions fréquemment posées sont documentées et actualisées.
  • Contenu interprété : la qualité de l’interprétation des données par un professionnel ou un algorithme intégrant ou non de l’intelligence artificielle
    • Exemple - En cas d’interprétation humaine (non automatisée) de contenus à visée de santé (données de santé, contenu scientifique, etc.), celle-ci est assurée par des professionnels de santé adaptés à la thématique étudiée ou de personnes compétentes spécifiquement formées.
  • Contenu affiché : l’accessibilité et la compréhension de l’information par les utilisateurs
    • Exemple - Les principaux utilisateurs sont impliqués dans les différentes phases de développement de l’application.

 

 

Ce travail est diffusé dans le réseau européen mHealthHub, qui collecte et partage les référentiels d’évaluation des applications de santé mobile. Il servira au référencement des applications mobiles dans l'espace numérique de santé (ENS) et dans le bouquet de services professionnels (SBP).

 

[1] Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) et Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI)

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