Label - Diagnostic et prise en charge des enfants ayant ingéré une pile bouton ou une pile plate
L'essentiel
En cas d’ingestion d’une pile bouton ou de doute, Il est recommandé de laisser à jeun l’enfant et de ne pas le faire vomir.
La suspicion d’ingestion d’une pile bouton est à considérer comme une ingestion jusqu’à la réalisation d’une radiographie thoracique.
Lorsque la pile est ingérée, elle peut s’enclaver dans l’œsophage, et engendrer une brûlure chimique de la muqueuse dont la gravité augmente au-delà de 2 h.
Le risque d’enclavement œsophagien est maximal avec les piles dont le diamètre est supérieur ou égal à 15 mm, et si l’enfant est âgé de 5 ans ou moins.
La réalisation d’une radiographie thoracique de face (et éventuellement de profil) est une véritable urgence pour rechercher l’enclavement de la pile dans l’œsophage.
Lorsque la pile est enclavée dans l’œsophage, l’endoscopie digestive haute est alors une urgence vitale et doit être réalisée sans délai pour limiter la survenue d’une brûlure œsophagienne grave.
Contexte
Les piles boutons ou piles plates sont omniprésentes dans notre quotidien : montres, clefs, télécommandes, jouets pour enfants… Ingérées, elles présentent un risque potentiellement mortel en raison de leur toxicité pour l’organisme des très jeunes enfants.
Bien que cette problématique ne soit pas récente et que des actions de santé publique aient déjà été menées pour sensibiliser les parents, on constate une augmentation en France des cas d’ingestion de piles de grand diamètre. Or, à ce jour, aucune recommandation française ne définit de façon détaillée la prise en charge globale des enfants ayant ingéré une pile bouton : les professionnels de santé apprécient seuls la situation de chaque enfant ce qui peut induire une hétérogénéité des pratiques sur le terrain.
C’est la raison pour laquelle la Direction générale de la santé (DGS) a sollicité la Haute Autorité de santé (HAS), ainsi que la Société de toxicologie clinique (STC), pour l’élaboration de recommandations de bonne pratique sur la prise en charge des enfants ayant ingéré une pile bouton ou une pile plate. La STC a élaboré cette recommandation en appliquant la méthode d’élaboration d’une recommandation de pratique clinique de la HAS avec l’appui de la HAS. L’accompagnement de la HAS s’est inscrit dans le cadre de l’expérimentation de la nouvelle procédure de labellisation par la HAS d’une recommandation élaborée par une société savante.
Objectifs
Ces recommandations ont un triple objectif :
- proposer une prise en charge optimisée et une surveillance des enfants ayant ingéré une ou plusieurs piles boutons ;
- rendre homogène la prise en charge sur le territoire ;
- renforcer la sensibilisation du grand public au risque grave que représentent ces piles.
Professionnels concernés
Médecins généralistes, pédiatres, médecins urgentistes, anesthésistes-réanimateurs, chirurgiens thoraciques, gastro-pédiatres, oto-rhino-laryngologistes, gastroentérologues, radiologues, toxicologues, assistants de régulation médicale, infirmier(e) organisateur(-trice) de l’accueil
Outils
Différents outils ont été élaborés dans le cadre de ces recommandations afin d'aider les professionnels à intégrer les bonnes pratiques et les bons réflexes :
- Des arbres décisionnels qui récapitulent l'ensemble de la prise en charge ;
- Une fiche outil pour les professionnels de premiers recours ;
- Un modèle de lettre aux parents.
Deux vidéos de la STC sont également disponibles (1 et 2) : elles permettent d'expliquer le mécanisme d'action toxique des piles boutons et leur dangerosité.
La minute RECO