Nature de la demande

Extension d'indication

Nouvelle indication.

Avis favorable au remboursement dans le traitement adjuvant de patients adultes atteints d’un cancer du sein précoce HER2 positif qui ont une maladie résiduelle invasive, au niveau du sein et/ou des ganglions lymphatiques, après un traitement néoadjuvant à base de taxane et d’un traitement anti-HER2.

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique par rapport au trastuzumab dans le traitement adjuvant de patients adultes atteints d’un cancer du sein précoce HER2 positif qui ont une maladie résiduelle invasive, au niveau du sein et/ou des ganglions lymphatiques, après un traitement néoadjuvant à base de taxane et d’un traitement anti-HER2.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Le traitement d'un cancer du sein précoce peut reposer sur la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie (néodajuvante et/ou adjuvante) et l'hormonothérapie, selon le type et le grade de la tumeur, l’envahissement ganglionnaire axillaire et l’existence de récepteurs hormonaux.

Lorsque la chirurgie conservatrice est impossible ou si la patiente est d’emblée inopérable, un traitement systémique néoadjuvant (avant la chirurgie) ayant pour but de réduire la taille de la tumeur et ainsi, d’optimiser les chances de conservation mammaire peut être instauré si la patiente en exprime le souhait. Ce traitement concerne le stade localement avancé (y compris inflammatoire) ou le stade précoce avec une tumeur mesurant plus de 2 cm de diamètre.

Après la chirurgie, la surexpression des récepteurs HER2 justifie la mise en place d’un traitement adjuvant systématique quel que soit le stade de la tumeur réséquée. Le traitement adjuvant du cancer du sein HER2+ précoce repose généralement sur une chimiothérapie à base d’anthracyclines suivi d’une chimiothérapie à base de taxanes associée à une thérapie ciblée par trastuzumab. A la fin du dernier cycle de chimiothérapie, le traitement par trastuzumab doit être maintenu en monothérapie d’entretien pendant 1 an.

Les recommandations ESMO 2019 et NCCN 2020 distinguent désormais deux situations cliniques, après l’administration du traitement néoadjuvant :

  • en l’absence de maladie résiduelle (patients ayant obtenu une réponse anatomo-pathologique complète ou pCR) après le traitement néoadjuvant ou en l’absence de traitement néoadjuvant : le traitement ciblant HER-2 (trastuzumab ± pertuzumab) est poursuivi jusqu’à 1 an ;
  • en cas de maladie résiduelle (patients n’ayant pas obtenu une réponse anatomo-pathologique complète ou non pCR) après le traitement néoadjuvant : monothérapie par trastuzumab emtansine.

Place du médicament

Au vu de la démonstration de la supériorité de KADCYLA (trastuzumab emtansine) par rapport au trastuzumab sur un critère cliniquement pertinent dans un contexte de traitement adjuvant : la survie sans maladie invasive, et malgré un surcroit de toxicité, KADCYLA (trastuzumab emtansine) représente une alternative au trastuzumab uniquement en cas de maladie invasive résiduelle (patients n’ayant pas obtenu une réponse anatomo-pathologique complète ou non pCR) après le traitement néoadjuvant à base de taxane et d’un traitement anti-HER2, conformément aux critères d’éligibilité des patients dans l’étude pivot.

En l’absence de donnée clinique spécifique dans les autres situations, notamment en l’absence de carcinome invasif résiduel ou de tumeur de stade T1a/bN0 avant la chimiothérapie néoadjuvante, l’intérêt de KADCYLA (trastuzumab emtansine) n’est pas établi et KADCYLA (trastuzumab emtansine) n’est pas une alternative au trastuzumab, dans ces situations particulières.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par KADCYLA (trastuzumab emtansine) par voie I.V. est important dans la nouvelle indication de l’AMM à savoir « en monothérapie, dans le traitement adjuvant de patients adultes atteints d’un cancer du sein précoce HER2 positif qui présentent une maladie résiduelle invasive, au niveau du sein et/ou des ganglions lymphatiques, après un traitement néoadjuvant à base de taxane et d’un traitement anti-HER2 ».


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

III (modéré)

Prenant en compte :

  • la démonstration de la supériorité de KADCYLA (trastuzumab emtansine) par rapport au traitement standard, le trastuzumab, sur la survie sans maladie invasive avec un gain important sur ce critère cliniquement pertinent (HR= 0,50 IC95% [0,39 ; 0,64] ; p <0,0001) dans une étude de phase III réalisée en ouvert,

et malgré :

  • l’immaturité des données de survie globale pour conclure à un avantage de KADCYLA (trastuzumab emtansine) par rapport au trastuzumab sur ce critère de jugement,
  • le surcroit de toxicité par rapport au trastuzumab avec notamment plus d’événements indésirables de grades = 3 (25,7% vs. 15,4%) ou ayant conduit à l’arrêt du traitement (18,0% vs. 2,1%) et les risques importants identifiés (dont l’hépatotoxicité, la thrombopénie, les hémorragies et les neuropathies périphériques),
  • l’absence de données de qualité de vie à valeur démonstrative,

la Commission considère que KADCYLA (trastuzumab emtansine) apporte une amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) par rapport au trastuzumab dans le cadre d’un traitement adjuvant chez des patients adultes atteints d’un cancer du sein précoce HER2 positif qui présentent une maladie résiduelle invasive, au niveau du sein et/ou des ganglions lymphatiques, après un traitement néoadjuvant à base de taxane et d’un traitement anti-HER2.


Avis économique

Ce produit a fait l'objet d'un avis économique rendu par la commission d'évaluation économique et santé publique.

> KADCYLA - Avis économique (pdf)

 

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