Affections podologiques

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La prévalence des affections podologiques est élevée chez les personnes mobiles de plus de 75 ans. À titre préventif, une visite des patients de plus de 60 ans chez le pédicure-podologue est donc recommandée. Mais à tout âge, le recours à un pédicure-podologue est conseillé en cas de symptômes podologiques.   

L’essentiel

  • Quel que soit le motif de consultation du patient, il est recommandé au pédicure-podologue d’effectuer un bilan diagnostique podologique initial avant toute prise en charge, et de définir la fréquence de suivi nécessaire.

  • Des outils d’autoévaluation de la douleur validés existent pour aider à évaluer son intensité. Pour les patients qui n’expriment pas spontanément leur douleur, des échelles sont également disponibles.

  • Deux tests permettent d’identifier les sujets à risque de chute : le test timed up & go et le test d’appui unipodal réalisé sur une jambe.

Les critères à évaluer lors d’un bilan diagnostique

Le bilan diagnostique comporte notamment une évaluation des douleurs et de leur retentissement fonctionnel, de l’indice de masse corporelle, du chaussage, de l’hygiène cutanée, et des troubles cutanés et unguéaux (dont la recherche de mélanome). Il inclut également l’évaluation de la mobilité des différentes articulations de l’appareil locomoteur, de l’équilibre et du risque de chute, des aides techniques à la marche (cannes), des orthèses podologiques, et des marqueurs de fragilité des patients.

Évaluer la douleur à l’aide d’échelles

Pour évaluer la douleur, outre l’analyse sémiologique et étiologique, il existe des échelles d’évaluation. Des outils validés, d’autoévaluation par le patient, tels que l’échelle visuelle analogique, l’échelle verbale simple, l’échelle numérique et l’échelle de Likert pourront vous aider. Pour les patients qui n’expriment pas spontanément leur douleur, d’autres échelles sont disponibles, et notamment l’échelle Doloplus-2 et l’échelle comportementale d’évaluation de la douleur pour la personne âgée (ECPA).

Réaliser un bilan de l’état de la peau et des phanères

  • Bilan de la peau

Lors de l’examen analytique du pied et de l’appareil locomoteur, un diagnostic podologique de l’état de la peau est recommandé afin de détecter les hyperkératoses et les infections bactériennes et mycosiques. Cet examen permet aussi de repérer d’éventuelles lésions néoplasiques (cf. site de l'Inca), des mélanomes sur la peau ou sur l’appareil unguéal.
Devant une lésion cutanée suspecte, il est recommandé d’adresser rapidement le patient au médecin traitant.

  • Bilan de l’ongle

Un bilan de l'état de l’ongle est par ailleurs recommandé, afin de repérer les infections bactériennes ou mycosiques, les lésions suspectes bénignes (telles que les botryomycomes) ou malignes, l’altération de leur couleur, les décollements de la tablette unguéale ou son hypertrophie, les hypercourbures de l’ongle, la présence d’ongles blessants et l’altération des tissus péri-unguéaux.

Évaluer l’équilibre statique et dynamique du patient

Pour évaluer l’équilibre statique et dynamique du patient de manières qualitative et quantitative, une plateforme de pression (baropodométrique) et/ou stabilométrique (de force) et/ou des semelles baropodométriques embarquées sont recommandées.

  • Deux tests pour identifier les sujets à risque de chute

La recherche de facteurs prédisposants et facilitants les chutes s’effectue dès l’âge de 60 ans. Deux tests fonctionnels standardisés évaluant la marche et l'équilibre permettent d’identifier les sujets à risque.

Le test timed up & go (risque de chute si ≥ 20 secondes). Ce test évalue la marche et l'équilibre postural dynamique du patient de manière globale. Il consiste à mesurer le temps (exprimé en secondes) mis par une personne pour se lever d’une chaise avec accoudoirs, marcher 3 mètres, faire demi-tour et revenir s’asseoir.

Le test (appui ou station) unipodal réalisé sur la jambe de son choix (le seuil de normalité est de 5 secondes).

Pour les patients utilisant une aide technique ou ayant eu un accident vasculaire cérébral récent, d’autres tests sont disponibles, et notamment le « Functional Ambulation Classification (FAC) » et le « Postural Assessment Scale for Stroke (PASS) ».

L’importance de la qualité d’appui au sol
Avant la réalisation de ces tests, il est important de vérifier l'état des pieds du patient et du chaussant utilisé, pour s’assurer que rien ne vienne perturber la qualité de l'appui du pied au sol. 

 

Pour prévenir les risques de chute, le pédicure-podologue est habilité à réaliser des soins podologiques instrumentaux et à mettre en place des orthoplasties (appareillage d'orteils), des orthonyxies (appareillage d'ongles) ou des orthèses plantaires.
Il est recommandé aux patients à risque de chute de porter des chaussures ayant, entre autres, une semelle flexible au niveau métatarso-phalangien, un talon inférieur à 2,5 cm d’assise large et horizontale et de limiter le port de chaussons ou de pantoufles, peu stabilisants pour le pied.

Le recours à une équipe pluridisciplinaire est bénéfique
Selon l’étiologie des troubles, l'état cognitif et l'autonomie de la personne, le recours à une équipe pluridisciplinaire (médecin, kinésithérapeute, ergothérapeute, infirmier) est essentiel, afin de proposer notamment : un travail de renforcement musculaire, des exercices sur l’équilibre dynamique et statique, la restauration du caractère automatique de la marche, la pratique d’activités physiques, le réaménagement du domicile de la personne.

 

Rédaction Arielle Fontaine (HAS) & Citizen press