Nature de la demande

Extension d'indication

Nouvelle indication.

Avis favorable au remboursement dans l’analgésie périopératoire en chirurgie abdominale par voie laparoscopique ou ouverte (telle que chirurgie colorectale, prostatectomie, cholécystectomie).

Quel progrès ?

Pas de progrès dans la prise en charge.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

La prise en charge des douleurs post-opératoires et de la récupération repose sur la mise en place de protocoles de traitement avec des techniques d’analgésie multimodale comportant des antalgiques non morphiniques et/ou l’analgésie loco-régionale afin de permettre une épargne morphinique post-opératoire.

La prise d’opioïdes (notamment la morphine) peut s’envisager dans le cas de douleurs post-opératoires sévères ou insuffisamment calmées par les antalgiques non opioïdes. Les opioïdes utilisés pour l'analgésie post-opératoire sont associés à de nombreux effets indésirables dose-dépendants, en particulier nausées, vomissements, constipation, hyperalgie, pouvant retarder la réhabilitation post-opératoire et majorer l’iléus post-opératoire. Ils peuvent également entrainer une pharmacodépendance du patient.

L’analgésie péridurale thoracique est considérée comme la référence chez des patients subissant une chirurgie abdominale ouverte pour améliorer la récupération post-opératoire. Néanmoins cette pratique n’est pas dénuée de risque (hypotension post-opératoire, rétention urinaire, …) et est contre-indiquée dans certaines situations.

Une autre spécialité à base de lidocaïne injectable est à ce jour autorisée dans la prévention des douleurs post-opératoires notamment afin d’accélérer la reprise du transit intestinal après chirurgie abdominale : LIDOCAÏNE AGUETTANT 10 mg/ml SANS CONSERVATEUR, solution injectable.

Place du médicament

XYLOCARD 20 mg/ml INTRAVEINEUX (chlorhydrate de lidocaïne) est un traitement de première intention dans l’analgésie périopératoire en chirurgie abdominale par voie laparoscopique ou ouverte (telle que chirurgie colorectale, prostatectomie, cholécystectomie).

La Commission souligne le risque d’effets indésirables avec la lidocaïne intraveineuse, notamment lors de l’administration de bolus.

La Commission rappelle que conformément au résumé des caractéristiques du produit (RCP), il convient d’arrêter la perfusion continue de lidocaïne intraveineuse à la fin de l’intervention chirurgicale. Si la perfusion doit se poursuivre en post-opératoire (en salle de surveillance post interventionnelle, salle de réanimation ou unité de surveillance continue), le patient devra être maintenu sous surveillance électrocardiographique continue, sans dépasser 24 heures post-opératoires.

Recommandations

La Commission souligne que contrairement à la spécialité LIDOCAINE AGUETTANT dosée à 10 mg/ml, le dosage de la spécialité XYLOCARD INTRAVEINEUX (chlorhydrate de lidocaïne) dans cette indication est de 20 mg/ml.

Seul ce dosage à 20 mg/ml est concerné par cette indication. Le dosage de la spécialité XYLOCARD INTRAVEINEUX (chlorhydrate de lidocaïne) à 50 mg/ml actuellement disponible est uniquement autorisé dans le traitement et la prévention des récidives des troubles du rythme ventriculaires.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par XYLOCARD 20 mg/ml INTRAVEINEUX (chlorhydrate de lidocaïne) est important dans la nouvelle indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

V (absence)

Compte tenu :

  • des données issues de méta-analyses ayant suggéré une efficacité périopératoire modérée de la lidocaïne intraveineuse par rapport au placebo/absence de traitement sur les scores de douleur post-opératoire précoces, l’incidence de l’iléus post-opératoire et la consommation post-opératoire d’opioïdes,
  • de la forte hétérogénéité rapportée entre les études, limitant ainsi ces résultats,

la Commission considère que XYLOCARD 20 mg/ml INTRAVEINEUX (chlorhydrate de lidocaïne) n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la stratégie d’analgésie péri-opératoire en chirurgie abdominale par voie laparoscopique ou ouverte (telle que chirurgie colorectale, prostatectomie, cholécystectomie.


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