Nature de la demande

Extension d'indication

Nouvelle indication.

Avis favorable au remboursement dans l’extension d’indication pédiatrique à savoir le traitement de la rectocolite hémorragique active, modérée à sévère chez les enfants et les adolescents à partir de 6 ans ayant eu une réponse inadéquate au traitement conventionnel, comprenant les corticoïdes et/ou la 6-mercaptopurine (6-MP) ou l’azathioprine (AZA), ou chez lesquels ces traitements sont mal tolérés ou contre-indiqués.

Quel progrès ?

Pas de progrès dans la prise en charge.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ? 

Les objectifs de la prise en charge thérapeutique de la rectocolite hémorragique (RCH) chez l’enfant et l’adolescent sont d’induire et de maintenir une rémission clinique et d’améliorer la qualité de vie (notamment maintenir la scolarisation). Comme chez l’adulte, il n’y a pas de traitement curatif de la rectocolite hémorragique (RCH).

Chez les enfants et les adolescents à partir de 6 ans, en cas de réponse inadéquate au traitement conventionnel, comprenant les corticoïdes et/ou la 6-mercaptopurine (6-MP) ou l’azathioprine (AZA), ou lorsque ces traitements sont mal tolérés ou contre-indiqués, dans les formes actives sévères, l’infliximab (REMICADE et ses biosimilaires) est le seul anti-TNF ayant l’AMM. Il est administré par perfusion intraveineuse. Les alternatives chez ces patients sont la ciclosporine (hors AMM) et, la chirurgie pour les formes sévères cortico-résistantes et corticodépendantes. La ciclosporine est rapidement efficace chez les malades cortico-résistants mais sa tolérance à long terme est médiocre (néphrotoxicité, risque de tumeur induite) et ne permet pas de la considérer comme un traitement de fond. En pratique, elle n’est utilisée que sur une courte période (3 mois) pour induire la rémission dans l'attente de l'efficacité d'un autre traitement de fond introduit simultanément. La chirurgie est nécessaire chez environ 25% à 45% des patients du fait d’une absence d’amélioration des symptômes ou de complications de la maladie. Le choix de la chirurgie sera fonction de l’âge, l’ancienneté de la RCH, le degré d’extension de la maladie au niveau du côlon, le désir de grossesse, l’état du rectum, les facteurs de risque de cancer du côlon. En effet, la coloproctectomie totale avec anastomose iléo anale et réservoir est une intervention chirurgicale lourde qui nécessite 2 ou 3 temps opératoires. La mortalité est faible (inférieure ou égale à 1%) et la morbidité élevée (30-40% : occlusions, sepsis pelvien…). Par ailleurs, elle réduit significativement la fertilité féminine.

Place du médicament

HUMIRA (adalimumab) est une option thérapeutique de 2ème intention dans le traitement de la RCH active, modérée à sévère chez les enfants et les adolescents à partir de 6 ans ayant eu une réponse inadéquate au traitement conventionnel, comprenant les corticoïdes et/ou la 6-MP ou l’AZA, ou chez lesquels ces traitements sont mal tolérés ou contre-indiqués. Il représente une alternative à l’infliximab administré par voie IV, l’autre anti-TNF disposant d’une AMM dans cette indication chez l’enfant. Toutefois, on ne dispose pas de donnée de comparaison directe de l’efficacité et de la tolérance de ces 2 médicaments.

La Commission rappelle que le traitement par HUMIRA (adalimumab) doit être instauré et supervisé par un médecin spécialiste qualifié en matière de diagnostic et de traitement de la RCH. Elle rappelle qu’il est primordial de s’assurer de la bonne observance du traitement.

Recommandations particulières

Compte tenu du risque de réactions d’hypersensibilité avec l’adalimumab administré par voie sous-cutanée (voir paragraphe 4.4 du RCP) mais aussi avec les autres traitements de fond biologiques, la Commission de la Transparence conseille que la 1ère injection sous-cutanée de ce médicament soit réalisée dans une structure de soins adaptée.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par HUMIRA (adalimumab) est important dans cette extension d’indication de l’AMM dans le traitement de la RCH chez l’enfant à partir de 6 ans et l’adolescent.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

V (absence)

Compte tenu :

  • de la faible qualité de la démonstration de l’efficacité clinique de l’adalimumab (HUMIRA) dans cette indication basée sur les résultats d’une étude non comparative (après amendement au protocole) et sur une comparaison à un placebo externe dont les résultats ne sont pas interprétables,
  • de l’absence de donnée comparative versus infliximab (REMICADE et ses biosimilaires), autre anti-TNF disposant d’une AMM, alors que cette comparaison était possible,

mais prenant en compte : 

  • l’intérêt potentiel de disposer d’une forme sous-cutanée chez l’enfant et,
  • le profil d’efficacité et de tolérance établi de l’adalimumab chez l’adulte et dans d’autres indications pédiatriques notamment la maladie de Crohn,

la Commission de la Transparence considère qu’HUMIRA (adalimumab) n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la stratégie de prise en charge de la RCH active modérée à sévère chez les enfants et les adolescents à partir de 6 ans ayant eu une réponse inadéquate au traitement conventionnel, comprenant les corticoïdes et/ou l’azathioprine (AZA) ou la 6-mercaptopurine (6-MP), ou chez lesquels ces traitements sont mal tolérés ou contre-indiqués.


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