ACIDE FUSIDIQUE MYLAN (acide fusidique) - Infections cutanées

L'essentiel

Avis favorable au remboursement dans les indications de l’AMM.
Service médical rendu désormais faible (auparavant il était modéré) dans les indications de l’AMM.

Quel progrès ?

Pas de progrès par rapport aux spécialités de référence FUCIDINE 2% crème et pommade.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

La place des formes topiques (crème ou pommade) d’acide fusidique dans la stratégie thérapeutique a été modifiée compte tenu des récentes recommandations sur la « Prise en charge des infections cutanées bactériennes courantes » de la Haute Autorité de Santé (HAS), Société Française de Dermatologie (SFD) et Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF).

Désormais, selon les recommandations actualisées en 2019, il est précisé pour :

• Impétigo localisé : « La mupirocine est préférée en première intention à l’acide fusidique, dont le taux de résistance tend à augmenter en France »
• Désinfection des gîtes microbiens cutanéo-muqueux, chez les porteurs sains de staphylocoques, et après staphylococcie, notamment furonculose : le protocole de décolonisation établi dans les recommandations sur la prise en charge et la prévention des infections cutanées liées aux souches de SARM-Co (HCSP 2014) prévoit notamment une application nasale de pommade de mupirocine.

En deuxième intention, en cas d’intolérance ou de contre-indication :

• povidone iodée ou chlorhexidine
• pommade (acide fusidique) ou tétracycline (si germe sensible), pommade ou gel antiseptique (polyvidone iodée ou chlorhexidine).

Ces recommandations de 2019 ont servi de documents de référence pour élaborer les fiches mémo HAS publiées en juillet 2021 concernant, entre autres, la prise en charge des furonculoses et la prise en charge de l’impétigo.

Place de l’acide fusidique par voie topique :

Selon les dernières recommandations, la place de l’acide fusidique par voie topique est désormais restreinte en seconde intention, en cas d’intolérance ou de résistance à la mupirocine.

En cas d’impétigos localisés ou peu étendus, la mupirocine est préférée en première intention à l’acide fusidique, dont le taux de résistance tend à augmenter en France.

Concernant la désinfection des gîtes microbiens cutanéo-muqueux, l’acide fusidique est désormais une alternative de deuxième intention, en cas d’intolérance, de contre-indication ou de résistance à la mupirocine.

La Commission de la Transparence rappelle que le bon usage des antibiotiques topiques, et en particulier de l’acide fusidique, est important au regard de la problématique de l’antibiorésistance. En effet, l’acide fusidique en traitement local exposerait au développement de résistance qui nuirait à son utilisation par voie orale ou injectable.

Recommandations particulières

La Commission souligne l’importance du bon usage des antibiotiques topiques, et en particulier de l’acide fusidique, au regard de la problématique de l’antibiorésistance.

Face au constat d’une utilisation très large de l’acide fusidique alors que sa place dans la stratégie thérapeutique est désormais limitée, la Commission rappelle que, dans un souci de bon usage, la prescription de l’acide fusidique par voie topique doit être réservée au traitement de deuxième intention, dans les rares cas d’intolérance ou de résistance à la mupirocine.

Dans ce contexte, elle encourage à la promotion d’actions de bon usage larges auprès des professionnels de santé et des patients.

Tenant compte de la modification de la stratégie thérapeutique d’après les récentes recommandations de 2019 sur la « Prise en charge des infections cutanées bactériennes courantes » de la HAS, SFD et SPILF, la Commission de la Transparence souhaite réévaluer les spécialités à base de mupirocine, en particulier pour actualiser la place dans la stratégie thérapeutique.