À qui s’adresse ce rapport ?

Il s’adresse aux décideurs publics.

Quel est l’objectif de ce rapport ?

Évaluer la place des vaccins suivants dans la stratégie de rappel :

  • Spikevax bivalent Original/ Omicron BA.1,
  • Comirnaty bivalent Original/ Omicron BA.1,
  • Comirnaty bivalent Original/ Omicron BA.4-5,
  • Spikevax bivalent Original/ Omicron BA.4-5,
  • Nuvaxovid,
  • VidPrevtyn Beta.

Principales conclusions de la recommandation :

La HAS a recommandé préférentiellement les vaccins bivalents adaptés à Omicron quel(s) que soi(en)t le(s) vaccin(s) administré(s) précédemment.

En l’absence de données permettant de comparer les vaccins bivalents entre eux, la HAS a préconisé qu’ils puissent être utilisés indifféremment dans le cadre de la campagne vaccinale. À noter toutefois que pour les personnes de moins de 30 ans éligibles au rappel, seuls les vaccins Comirnaty et Comirnaty bivalent Original / Omicron BA.1 et Comirnaty bivalent Original / Omicron BA.4-5 restent recommandés.

La HAS estime que les données disponibles permettent d’envisager l’utilisation en rappel des vaccins VidPrevtyn Beta et Nuvaxovid chez des sujets de plus de 18 ans primovaccinés avec un vaccin à ARNm ou à vecteur adénoviral contre la Covid-19 en alternative aux vaccins à ARNm bivalents pour les personnes réticentes à ce type de vaccins et celles qui ne peuvent en bénéficier (contre-indications).

La HAS note que les vaccins monovalents originaux Spikevax et Comirnaty pourront continuer à être utilisés en primovaccination.

La HAS rappelle que, même en période de circulation plus faible du virus, la priorité est de protéger les plus fragiles grâce à la vaccination.

La HAS recommande :

  1. La campagne vaccinale de rappel :

La HAS maintient sa recommandation pour que, lors de cette campagne, une dose de rappel soit administrée (quel que soit le nombre de rappels déjà administrés précédemment) :

  • Aux personnes à risque de forme grave de la maladie incluant :
    • les personnes de 60 ans et plus,
    • les patients immunodéprimés quel que soit leur âge,
    • les adultes de moins de 60 ans identifiés comme étant à risque de forme grave de la maladie,
    • les femmes enceintes dès le premier trimestre de grossesse,
  • Les enfants et adolescents à haut risque, et souffrant de pathologies le justifiant,
  • Les personnes vivant dans l’entourage ou en contact régulier avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables, dont les professionnels des secteurs sanitaire et médico-social.

Concernant l’administration de cette dose de rappel additionnelle, la HAS réitère qu’elle doit respecter les délais minimaux recommandés entre deux rappels, à savoir : i) trois mois pour les personnes de 80 ans et plus, pour les résidents en EHPAD ou en USLD, pour les personnes immunodéprimées ; ii) six mois pour les autres.

Pour les personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2, une dose de rappel additionnelle reste recommandée en respectant un délai minimal de trois mois après l’infection.

  1. La concomitance de la vaccination antigrippale et contre la Covid-19 :

La HAS rappelle que la réalisation concomitante des vaccins contre la grippe et la Covid-19 est possible afin d’éviter tout délai dans l’administration de l’une ou l’autre de ces injections. Concrètement, les deux injections peuvent être pratiquées le même jour, mais sur deux sites de vaccination distincts – un vaccin dans chaque bras. Pour les personnes qui ne recevraient pas la dose de rappel contre la Covid-19 (ou d’ailleurs une première ou une seconde dose de ce vaccin) et l’injection antigrippale simultanément, la HAS précise qu’il n’y a pas de délai à respecter entre les deux vaccinations. Cette règle s’applique par ailleurs, à toute association entre les vaccins contre la Covid-19 et les autres vaccins du calendrier vaccinal.

  1. D’améliorer la couverture vaccinale, encore insuffisante, et de poursuivre les études en cours :

La HAS souligne à nouveau qu’il est primordial de poursuivre les efforts de vaccination des personnes à risque non vaccinées ou n’ayant pas encore reçu leurs doses de rappel, en particulier les plus âgées pour lesquelles la couverture vaccinale complète incluant une dose de rappel est encore insuffisante.

Au 21 novembre 2022, 82,7 % des 65 ans et plus avaient reçu au moins une dose de rappel. Par ailleurs, depuis la mise à disposition des vaccins bivalents adaptés à Omicron, parmi les personnes éligibles, 8,6 % des 60-79 ans et 9,7 % des 80 ans et plus avaient reçu un rappel avec ces vaccins (13).

Pour ce faire, un effort particulier devra être déployé pour faciliter l’accès à la vaccination pour les publics vulnérables les plus éloignés du système de santé (promotion de la vaccination dans les structures médico-sociales, actions communautaires ou « d’aller-vers », vaccination à domicile, etc.). En outre, les patients les plus à risque de forme sévère de COVID-19 et, en particulier, les personnes immunodéprimées ou présentant une pathologie à très haut risque quel que soit leur âge, et les patients au-delà de 65 ans présentant des facteurs de risque de développer des formes graves, doivent pouvoir bénéficier d’un traitement curatif précoce par Paxlovid, quel que soit leur statut vaccinal, comme déjà recommandé préalablement par la HAS (14).

En outre, la HAS insiste sur :

  • L’importance de maintenir les gestes barrières, y compris après la vaccination.
  • Le fait que les études en cours devront être poursuivies afin de pouvoir disposer de données d’immunogénicité, d’efficacité et de tolérance à plus long terme, ainsi que dans la population pédiatrique et souhaite être informée de tous nouveaux résultats.

Enfin, la HAS regrette l’absence de données comparatives directes (cliniques) permettant de comparer l’immunogénicité et l’efficacité des différents vaccins disponibles contre le variant circulant (BA.5 à ce jour). Elle recommande que de telles études puissent être conduites à court terme.

Ces recommandations seront revues en fonction de l’évolution de l’épidémie, de l’évolution des connaissances, notamment au regard des résultats complets des essais en cours, des essais à venir, des données de pharmacovigilance européennes et des données observationnelles en vie réelle et de la mise à disposition de nouveaux vaccins.

Etant donné la persistance au fil des mois d’une circulation active du SARS-CoV-2 et la nécessité éventuelle de poursuivre l’administrations de rappels, la HAS continue sa réflexion approfondie sur la stratégie vaccinale contre la Covid-19 à long terme grâce aux travaux des membres de la CTV réunie en formation restreinte.

 


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