Nature de la demande

Inscription

Première évaluation.

L'essentiel

Avis favorable au remboursement dans « le traitement de l’infection et/ou de la maladie à cytomégalovirus (CMV) réfractaire (avec ou sans résistance) à un ou plusieurs traitements antérieurs, y compris le ganciclovir, le valganciclovir, le cidofovir ou le foscarnet chez les patients adultes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) ou une greffe d’organe solide (GOS). »

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique dans la stratégie de prise en charge.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

LIVTENCITY (maribavir) est une option de dernier recours pour le traitement de l’infection et/ou de la maladie à CMV réfractaire (avec ou sans résistance) à un ou plusieurs traitements antérieurs, y compris le ganciclovir, le valganciclovir, le cidofovir ou le foscarnet chez les patients adultes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) ou une greffe d’organe solide (GOS).

L’utilisation de cet antiviral anti-CMV ne doit être envisagée qu’en recours, c’est-à-dire lorsque les options disponibles ne sont pas envisageables pour des raisons de toxicité (notamment hématologique ou néphrologique), d’interaction médicamenteuse ou d’échec virologique (souche virale réfractaire ou résistante aux traitements conventionnels). Un deuxième agent antiviral anti-CMV pourra être associé au maribavir en cas de maladie menaçant le pronostic vital.

La Commission précise que, malgré une réponse globale favorable observée dans l’étude SOLSTICE, le bénéfice en termes d’amélioration virologique semble inférieur dans la population réfractaire sans résistance au traitement antérieur par rapport à celle dans la population réfractaire avec résistance.

En raison de sa faible diffusion, le maribavir n’est pas recommandé en cas d’atteinte neurologique ou oculaire due à une infection et/ou maladie à CMV. Dans ce dernier cas, une association à base de ganciclovir et foscarnet sera privilégiée.

La Commission recommande la réalisation d’un génotypage de résistance (recherche de résistance UL97) avant d’initier un traitement par maribavir, en particulier chez des patients prétraités par ganciclovir/valganciclovir et susceptible de présenter une mutation de résistance au maribavir. En cas de résistance au maribavir détectée, le traitement doit être arrêté (cf. rubrique 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi du RCP). La réalisation du génotype n’empêche pas de débuter le traitement.

Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et le Plan de Gestion des Risques (PGR) doivent être respectés.

L’usage de ce médicament chez la femme enceinte ou allaitante doit respecter le RCP (http://lecrat.fr/).

Recommandations particulières

Recommandations particulières au vu des exigences de qualité et de sécurité des soins liées au médicament

La Commission recommande la réalisation d’un génotypage de résistance (recherche de résistance UL97) avant d’initier un traitement par maribavir, en particulier chez des patients prétraités par ganciclovir/valganciclovir et susceptible de présenter une mutation de résistance au maribavir. En cas de résistance au maribavir détectée, le traitement doit être arrêté (cf. rubrique 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi du RCP). La réalisation du génotype n’empêche pas de débuter le traitement.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par LIVTENCITY (maribavir) 200 mg, comprimé pelliculé, est important dans l’indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

IV (mineur)

Compte tenu :

  • du besoin médical non satisfait chez des patients adultes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) ou une greffe d’organe solide (GOS) et atteint d’une infection et/ou d’une maladie à CMV réfractaire (avec ou sans résistance) à un ou plusieurs traitements antérieurs, y compris le ganciclovir, le valganciclovir, le cidofovir ou le foscarnet ;
  • de la quantité d’effet de LIVTENCITY (maribavir) en termes de clairance confirmée de la virémie à CMV à la semaine 8 de 33 %, et de maintien de la réponse à la semaine 16 de 10 % (étude SOLSTICE) ;
  • de l’effet du maribavir en traitement de rattrapage chez des patients traités initialement par des traitements anti-CMV conventionnels et qui ont pu atteindre chez 50 % (N = 11) d’entre eux une clairance confirmée de la virémie à CMV après 8 semaines complètes de traitement ;
  • d’un profil de tolérance acceptable mais marqué par des événements indésirables de type dysgueusie d’intensité légère à modérée et en général spontanément résolutifs et du risque d’augmentation de concentration plasmatique de certains immunosuppresseurs en cas de coadministration ;

Mais :

  • d’un bénéfice qui semble inférieur en termes d’amélioration virologique dans la population réfractaire sans résistance au traitement antérieur ;
  • du faible pourcentage de patient ayant un maintien de la réponse à la semaine 16 après un traitement complet de 8 semaines et de l’absence de données concernant la durée de traitement au-delà de 8 semaines ;
  • du fait que la majorité de la population incluse était atteinte d’une infection à CMV asymptomatique (91,8 %) ce qui limite la transposabilité dans le traitement curatif des patients ayant une maladie à CMV (3,7 % dans l’étude) ;
  • du risque d’émergence de résistance parmi les patients ayant une SAR au traitement anti-CMV ou au maribavir à l’inclusion (population PRS ou MRS), 20 % d’entre eux ont développé une SAR au maribavir après 8 semaines de traitement par maribavir ;

la Commission de la Transparence considère que LIVTENCITY (maribavir) 200 mg, comprimé pelliculé, apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) dans la stratégie thérapeutique actuelle des patients ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) ou une greffe d’organe solide (GOS) et atteints d’une infection et/ou d’une maladie à CMV réfractaire (avec ou sans résistance) à un ou plusieurs traitements antérieurs, y compris le ganciclovir, le valganciclovir, le cidofovir ou le foscarnet.


Avis économique

Ce produit a fait l'objet d'un avis économique rendu par la Commission d'évaluation économique et de santé publique le 29/08/2023. 

L’avis économique porte sur une indication superposable à celle demandée au remboursement, à savoir les patients adultes atteints de l’infection et/ou de la maladie à cytomégalovirus (CMV) réfractaire (avec ou sans résistance) à un ou plusieurs traitements antérieurs, y compris le ganciclovir, le valganciclovir, le cidofovir ou le foscarnet après avoir reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) ou une greffe d’organe solide (GOS). 

La Commission évaluation économique et de santé publique conclut que :  

  • Au prix revendiqué et selon les hypothèses retenues dans la modélisation, la comparaison de LIVTENCITY au bras mixte composé du ganciclovir, valganciclovir, foscarnet et cidofovir (GVFC), aboutit à un RDCR de 135 570 €/QALY (194 608 €/AVG) sur 10 ans. 
  • Le choix visant à faire dépendre du traitement reçu jusqu’à la semaine 20 la survenue des récidives cliniquement significatives pourrait conduire à sous-estimer le RDCR. 
  • Les choix et hypothèses de modélisation s’appuyant sur des données de faible niveau de preuves scientifiques (i.e. avis d’experts et études rétrospectives), des incertitudes demeurent concernant :  
    • la durée à partir de laquelle l’immunité naturelle est retrouvée chez les patients ; 
    • le risque de retransplantation chez les patients post-greffe d’organe solide ; 
    • l’estimation des scores d’utilité associés aux états de santé. 
  • Une incertitude demeure quant à la transposabilité des résultats chez les patients atteints de la maladie à CMV. 

> LIVTENCITY - Avis économique (pdf)

 

Nous contacter

Évaluation des médicaments
Toutes nos publications sur