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Première évaluation.

L'essentiel

Avis favorable au remboursement dans le « traitement de patients âgés de 12 mois et plus ayant un diagnostic génétiquement confirmé de syndrome de Hutchinson-Gilford (progéria) ou de laminopathie progéroïde présentant soit une mutation LMNA hétérozygote avec accumulation de protéines de type progérine, soit une mutation ZMPSTE24 homozygote ou hétérozygote composite. »

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique dans la stratégie de prise en charge.

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

En l’absence de traitement disponible, ZOKINVY (lonafarnib) est un traitement de 1ère intention des patients âgés de 12 mois et plus ayant un diagnostic génétiquement confirmé de syndrome de Hutchinson-Gilford (progéria) ou de laminopathie progéroïde présentant soit une mutation LMNA hétérozygote avec accumulation de protéines de type progérine, soit une mutation ZMPSTE24 homozygote ou hétérozygote composite. 

Le lonafarnib ne doit pas être utilisé pour le traitement des syndromes progéroïdes causés par des mutations d’autres gènes que LMNA ou ZMPSTE24 et des laminopathies non associées à l’accumulation de protéines de type progérine.

Recommandations particulières

Recommandations particulières au vu des exigences de qualité et de sécurité des soins liées au médicament

Compte tenu de l’extrême rareté de la pathologie et de la complexité de la prise en charge (implication de différentes spécialités médicales et paramédicales, co-médications à éviter ou à adapter, fréquence et type de contrôles à mettre en œuvre), la Commission recommande la mise à disposition d’une information adaptée à destination du prescripteur pour l’administration et le suivi du traitement.

Le traitement par ZOKINVY (lonafarnib) doit être initié sans délai, dès l’établissement du diagnostic et à partir de l’âge de 12 mois. Pour les patients atteints de HGPS, il semble préférable de débuter le traitement tôt, avant que les atteintes d’organes ne s’installent.

L’instauration d’un traitement par ZOKINVY (lonafarnib) implique de faire appel à une consultation hospitalière spécialisée de génétique médicale, d’adresser la demande d’examen génétique à un laboratoire de biologie médicale de référence (LBMR) dans le domaine des laminopathies progéroïdes/des maladies caractérisées par un vieillissement prématuré pour l’interprétation des résultats de génétique moléculaire, de faire appel à une consultation hospitalière spécialisée de cardiologie, la nécessité pour le LBMR de signaler systématiquement au prescripteur la possibilité de traitement pour les patients éligibles, la validation de l’éligibilité et le suivi clinique du traitement par lonafarnib pour les patients éligibles (accumulation de prélamine A).


Service Médical Rendu (SMR)

Modéré

Le service médical rendu par ZOKINVY (lonafarnib) est modéré dans l’indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

IV (mineur)

Compte tenu :

  • des données disponibles suggérant la supériorité du lonafarnib par rapport aux soins de support seuls dans une comparaison indirecte post-hoc ayant comparé la survie globale de 62 patients atteints de SHPG  traités par lonafarnib dans les études cliniques mono-bras par rapport à 62 patients non traités appariés sur l’âge, le sexe (et inconstamment le continent de résidence) issus d’une cohorte historique constituée de 81 patients non traités par lonafarnib et pouvant recevoir des soins de support avec :
    • une augmentation de 0,49 ans (2,83 versus 2,34 ans ; HR = 0,17 ; IC95% = [0,060 ; 0,478]) pendant les trois premières années de suivi,
    • une augmentation de 4,3 ans (10,1 versus 5,73 ans ; HR = 0,28 ; IC95% = [0,154 ;0,521]) lors de l’analyse la plus récente du 1er août 2021,
  • reposant essentiellement sur une comparaison indirecte post-hoc suggérant une supériorité en termes de survie globale du lonafarnib par rapport aux soins de support et traitements symptomatiques seuls,
  • du faible niveau de preuve de la démonstration : absence d’hypothèse posée quant au bénéfice potentiel en termes de survie globale à démontrer dans l’étude de comparaison indirecte, incertitudes sur les caractéristiques et les données cliniques des patients de la cohorte non traitée et inconnues sur les traitements de support administrés,
  • de l’absence de données permettant d’apprécier un effet de ZOKINVY (lonafarnib) sur la diminution des événements cardiovasculaires caractéristiques de ces maladies, critère de jugement cliniquement pertinent et mesurable,
  • de l’absence de donnée probante suggérant un impact positif de ZOKINVY (lonafarnib) sur la qualité de vie, dans ces maladies à fort impact sur ce critère,
  • des données de tolérance marquées par des événements gastro-intestinaux fréquents et d’intensité modérée, mais pouvant néanmoins nécessiter une prise en charge médicale, voire une interruption de traitement,
  • du besoin médical non couvert dans ces maladies ultra rares et d’évolution fatale à court terme,

la Commission considère que ZOKINVY (lonafarnib) apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) dans la stratégie thérapeutique qui comprend uniquement des soins de support.


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