BREYANZI (lisocabtagène maraleucel) - Lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), lymphome de haut grade à cellules B (LHGCB), lymphome médiastinal primitif à grandes cellules B (LMPGCB) et lymphome folliculaire de grade 3B (LF3B)

Avis sur les Médicaments - Mis en ligne le 05 oct. 2023

Nature de la demande

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Primo-inscription.

 

L'essentiel

Avis favorable au remboursement dans « le traitement des patients adultes atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), d’un lymphome B de haut grade (LHGCB), d’un lymphome médiastinal primitif à grandes cellules B (LMPGCB) ou d’un lymphome folliculaire de grade 3B (LF3B) en rechute dans les 12 mois suivant la fin d’une immunochimiothérapie de première ligne ou réfractaire à ce traitement de première ligne ».

 

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique dans la prise en charge.

 

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

BREYANZI (lisocabtagene maraleucel) est un traitement du lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), du lymphome de haut grade à cellules B (LHGCB), du lymphome médiastinal primitif à grandes cellules B (LMPGCB) et du lymphome folliculaire de grade 3B (LF3B) chez les patients adultes ayant rechuté dans les 12 mois après la fin de la première ligne de chimio-immunothérapie, ou qui y sont réfractaires.

Au regard des données disponibles, la place de BREYANZI (lisocabtagene maraleucel) par rapport à l’autogreffe de cellules souches hématopoïétiques, chez les patients en réponse à la chimiothérapie de rattrapage, ne peut pas être précisée.

En raison des délais de mise à disposition du produit (depuis la détermination de l’éligibilité du patient à un traitement par cellules CAR T, la leucaphérèse, la production des cellules génétiquement modifiées, la chimiothérapie lymphodéplétive jusqu’à l’acheminement au patient pour la réinjection) et de la toxicité significative à court terme, les patients éligibles à BREYANZI (lisocabtagene maraleucel) doivent avoir un état général et une espérance de vie compatible avec ces délais.

Compte tenu de la fréquence élevée d’événements indésirables de grades ≥ 3 avec en particulier des syndromes de relargage cytokinique, des effets indésirables neurologiques et des séjours possibles en réanimation, mais aussi des contraintes liées à la nécessité d’une hospitalisation longue ainsi qu’à l’éloignement éventuel du centre qualifié, l’information des patients sur ces contraintes et les risques encourus est primordiale.

BREYANZI (lisocabtagene maraleucel) doit être administré dans un établissement de santé spécifiquement qualifié pour l’utilisation des CAR T

Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et le plan de gestion des risques (PGR) doivent être respectés et une surveillance particulière pendant et après le traitement est requise.

 

Recommandations particulières

Recommandations particulières au vu des exigences de qualité et de sécurité des soins liées au médicament

L’utilisation de BREYANZI (lisocabtagene maraleucel) est limitée à un nombre restreint de centres qualifiés à l’usage des CAR-T compte tenu de la complexité de la procédure, comme précisé dans l’arrêté du 19 mai 2021. Dans ce contexte, la Commission rappelle l’importance d’une prise en charge globale (incluant notamment les déplacements et les hébergements à proximité des établissements de santé qualifiés, lorsque nécessaire) comme relayé par les associations de patients et d’usagers.

 

Autres demandes

La Commission attire l’attention sur l’intérêt pour les patients et leurs aidants le cas échéant, de disposer d’une information adaptée à la complexité de la procédure CAR-T et aux risques encourus par le patient.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par BREYANZI (lisocabtagene maraleucel), 1,1-70x10^6 cellules/mL/1,1-70x10^6 cellules/mL, dispersion pour perfusion est important dans l’indication de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

III (modéré)

Compte tenu :

  • de la démonstration d’une supériorité de BREYANZI (lisocabtagene maraleucel) par rapport à une séquence thérapeutique composée d’une chimiothérapie de rattrapage éventuellement suivie, en cas de réponse, d’une intensification et d’une autogreffe de cellules souches dans une étude de phase III randomisée (étude TRANSFORM) chez 184 patients adultes atteints de LNH agressifs à cellules B réfractaires ou en rechute dans les 12 mois après la fin d’un traitement de première ligne et éligibles à une autogreffe de CSH, en termes de survie sans événement (supériorité de liso-cel en termes de SSE par rapport au traitement standard (HR=0,36 ; IC95% [0,24 ; 0,52] ; p<0,0001)), de taux de réponse complète (plus élevé dans le groupe liso-cel que dans le groupe contrôle 73,9% vs 43,5% ; p<0,0001) et de survie sans progression (HR=0,40 ; IC95% [0,26 ; 0,62] ; p<0,0001) ;
  • des données issues de deux études non comparatives, ayant montré des taux de réponse globale de 80,3% (IC95% : 68,2-89,4) et de 63 % (IC95% : 42,4 ; 80,6) chez des patients non éligibles à une stratégie intégrant l’autogreffe ;
  • du profil de tolérance marqué principalement par une toxicité hématologique (neutropénie, thrombopénie, anémie) et neurologique (de 15 à 64% des patients selon les études) ainsi qu’un syndrome de relargage des cytokines (38 à 49% des patients selon les études) ;

et malgré :

  • l’absence de bénéfice démontré en terme de survie globale dans l’étude comparative de phase III TRANSFORM mais considérant le pourcentage non négligeable de patient du bras standard ayant reçu un CAR-T en 3e ligne après progression ou réponse insuffisante ;
  • le caractère non comparatif et purement descriptif des études réalisées chez les patients non éligibles à une stratégie intégrant l’autogreffe (TRANSCEND PILOT et TRANSCEND-WORLD) conduisant à une incertitude sur les résultats d’efficacité observés mais considérant l’absence de consensus concernant l’appréciation de l’éligibilité ou non à l’autogreffe qui est laissée à la décision du médecin ;
  • le faible effectif de patients atteints du sous-type LF3B (1 patient dans chacune des 3 études) compte tenu du fait que cette forme rare est traitée de la même façon que les autres lymphomes diffus à grandes cellules B ;
  • l’absence de conclusion formelle pouvant être tirée des données de qualité de vie ;

la Commission considère que BREYANZI (lisocabtagene maraleucel), 1,1-70x10^6 cellules/mL / 1,1-70x10^6 cellules/mL, dispersion pour perfusion apporte une amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) dans la stratégie thérapeutique actuelle qui comprend les comparateurs pertinents cités en paragraphe 5.2).


Avis économique

Ce produit a fait l'objet d'un avis économique rendu par la Commission d'évaluation économique et de santé publique le 19/12/2023.

L’avis économique porte sur une indication superposable à celle demandée au remboursement, à savoir les patients adultes atteints d’un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), d’un lymphome B de haut grade (LBHG), d’un lymphome médiastinal primitif à grandes cellules B (LMPGCB) ou d’un lymphome folliculaire de grade 3B (LF3B) en rechute dans les 12 mois suivant la fin d’une immunochimiothérapie de première ligne ou réfractaire à ce traitement de première ligne.

La CEESP a été en mesure de conclure sur le niveau d’efficience du produit, avec un différentiel coût-résultat (RDCR) de 99 132 €/AVG versus le traitement standard sur 20 ans, au prix revendiqué. Cependant l’analyse de référence, fondée sur les années de vie gagnées ajustées par la qualité de vie (QALYs), n’a pas été retenue par la CEESP en raison de la réserve majeure portant sur les sources des données de qualité de vie et la méthode d’estimation des utilités associées aux états de santé du modèle.

L’impact budgétaire associé à l’introduction de liso-cel (BREYANZI) représente une hausse des dépenses de l’Assurance Maladie dans l’indication de +28% pour une population cible de 1 805 patients cumulés sur 3 ans.

> BRIANZY - Avis économique (pdf)

 

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