La Haute Autorité de santé (HAS) élabore en toute indépendance des recommandations vaccinales  à destination du ministère chargé de la Santé qui servent de fondement à ce dernier pour définir la politique vaccinale annuelle. A l’occasion de la semaine européenne de la vaccination (du 22 avril au 28 avril), la HAS met en valeur deux de ses recommandations vaccinales phares intégrées dans le calendrier vaccinal 2024 : l’actualisation de la stratégie de vaccination contre le zona et la vaccination contre les méningocoques A, C, W, Y et B.


Actualisation de la stratégie de vaccination contre le zona
 

Causé par la réactivation du virus varicelle-zona, le zona est une affection virale de la peau et des muqueuses qui touche particulièrement les personnes âgées. En France, le Haut conseil de la santé publique a recommandé en 2013 l’administration du vaccin Zostavax aux adultes de 65 à 74 ans révolus. La HAS a été saisie par le ministère chargé de la Santé afin d’actualiser cette stratégie, notamment en évaluant les données concernant un autre vaccin, Shingrix. À l’issue de son analyse, la HAS recommande la vaccination des personnes immunodéprimées de 18 ans et plus et de tous les adultes de 65 ans et plus avec le vaccin Shingrix. 

Les données indiquent que l’efficacité du vaccin Shingrix est bien supérieure à celle du vaccin Zostavax. Le vaccin Shingrix s'est également avéré plus efficace dans la réduction des douleurs post-zostériennes (87 %) que le vaccin Zostavax (66 %). Enfin, par différence avec le vaccin Zostavax, le vaccin Shingrix a montré son efficacité chez les patients immunodéprimés.  

Afin d’améliorer la couverture vaccinale chez les adultes de 65 ans et plus, la HAS précise qu’une co-administration du vaccin contre le zona est possible avec d’autres vaccins recommandés aux personnes de cette tranche d’âge (rappel contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, vaccination annuelle contre la grippe et contre la Covid-19). Les bilans de prévention proposés dans les tranches d’âge 60-65 ans ou 70-75 ans sont également l’occasion de faire le point sur cette vaccination. 

 
Vaccination contre les méningocoques A, C, W, Y et B 

 
Les infections invasives à méningocoques sont des infections transmissibles graves, dont l’issue peut être rapidement fatale. De façon générale, les sérogroupes A, B, C, W et Y sont à l’origine de la quasi-totalité des cas de méningocoques en France. La mise en place de mesures barrières durant la crise de Covid-19 a permis une baisse notable de ces infections, or, les dernières données montrent une reprise de la circulation des méningocoques en France. Si le sérogroupe B reste majoritaire, les sérogroupes W et Y, très virulents, ont beaucoup progressé notamment chez les nourrissons et les jeunes. Saisie par le ministère chargé de la santé, la HAS a actualisé la stratégie de vaccination contre les méningocoques A, C, W, Y et B afin de protéger l’ensemble de la population et plus particulièrement les nourrissons, les adolescents et les jeunes adultes. 

En ce qui concerne la vaccination contre les sérogroupes A, C, W et Y, elle préconise de la rendre obligatoire chez tous les nourrissons de moins d’un an, en remplacement de la vaccination dirigée contre le seul sérogroupe C, selon un schéma vaccinal à deux doses. Pour les adolescents, elle recommande la vaccination selon un schéma à une dose administrée entre 11 et 14 ans et ce, qu’ils aient déjà été vaccinés ou non, ainsi qu’un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans. 

La HAS préconise également de rendre obligatoire la vaccination contre le méningocoque B chez les nourrissons de moins d’un an pour renforcer la stratégie en vigueur afin d’augmenter rapidement la couverture vaccinale. En revanche, elle ne recommande pas, à ce stade, d’élargir cette vaccination à tous les adolescents et jeunes adultes. L‘incidence des infections invasives à méningocoques B, plus faible chez les 11-24 ans que chez les nourrissons et l’absence d’efficacité du vaccin à conférer une protection indirecte aux populations non vaccinées, ont été les arguments principaux qui ont conduit à cette conclusion. 

A noter : Les recommandations vaccinales contre le zona et contre les méningocoques A, C, W, Y seront effectives dès l’inscription au remboursement, et les nouvelles obligations vaccinales rentreront en vigueur au 1er janvier 2025.  


De nouvelles recommandations vaccinales sont en cours d'élaboration, elles concernent : 
 

  • La vaccination contre les VRS chez les femmes enceintes afin de protéger les nourrissons 
  • La vaccination contre les VRS chez les sujets âgés 
  • La vaccination contre la dengue 
  • Le rattrapage de la vaccination contre le HPV chez les 19-26 ans 
  • La vaccination contre pneumocoques chez les sujets âgés. 

 

La commission technique des vaccinations

La commission technique des vaccinations (CTV) de la HAS élabore en toute indépendance les recommandations vaccinales à destination du ministère chargé de la Santé. Elles servent de fondement à ce dernier pour actualiser chaque année la politique vaccinale définie dans le calendrier des vaccinations.

Plus précisément, la CTV a pour missions : 

  • de préparer les délibérations du collège de la HAS relatives notamment : 
  • aux recommandations vaccinales, y compris en urgence à la demande du ministre chargé de la Santé ; 
  • au calendrier vaccinal arrêté par le ministre chargé de la Santé ; 
  • aux mentions minimales obligatoires des campagnes publicitaires portant sur des vaccins. 
  • d’assurer une veille scientifique sur les évolutions et les perspectives en matière de vaccination. 

La CTV est composée d’experts de différentes disciplines spécialisés dans le domaine de la vaccination ainsi que de membres d’associations de patients et d’usagers du système de santé. 

 


Pour en savoir plus :