DUPIXENT (dupilumab) - Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
Nature de la demande
Extension d'indication.
L'essentiel
Avis favorable au remboursement « chez les adultes en traitement de fond additionnel de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) caractérisée par un taux élevé d’éosinophiles sanguins, non contrôlée par l’association corticoïdes inhalés (CSI), béta-2-agoniste à longue durée d’action (LABA) et antagoniste muscarinique de longue durée d’action (LAMA) ou par l’association LABA/LAMA seule si les CSI ne sont pas adaptés ».
Quel progrès ?
Un progrès thérapeutique dans la prise en charge.
Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?
Il n’existe actuellement aucun traitement recommandé, chez les patients qui continuent à avoir des exacerbations malgré un traitement optimal par une triple thérapie inhalée (CSI/LABA/LAMA) ou une bithérapie (LABA/LAMA) seule si les CSI ne sont pas adaptés.
Néanmoins, selon la SPLF, les CSI, ont « probablement un intérêt particulier chez les patients présentant une BPCO avec obstruction bronchique modérée à très sévère, ayant au moins une exacerbation par an et un taux d’éosinophiles ≥ 300/µL, et ce en association à un LABA, un LAMA ou les deux. ».
La HAS indique que « L’arrêt du tabac est l’objectif prioritaire. Le maintien ou la reprise d’une activité physique est essentiel. La vaccination est importante pour prévenir les exacerbations. La réhabilitation respiratoire (RR) est proposée à tout patient symptomatique pour réduire sa dyspnée, améliorer ses capacités physiques et sa qualité de vie. »
DUPIXENT (dupilumab) peut être administré chez les adultes en traitement de fond additionnel de la BPCO avec un taux d’éosinophiles sanguins ≥ 300 cellules / µL, non contrôlée par l’association corticostéroïdes inhalés (CSI), béta-2-agoniste à longue durée d’action (LABA) et antagoniste muscarinique de longue durée d’action (LAMA) ou par l’association LABA/LAMA seule si les CSI ne sont pas adaptés.
Service Médical Rendu (SMR)
Modéré |
Le service médical rendu par DUPIXENT (dupilumab) est modéré chez les adultes en traitement de fond additionnel de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) caractérisée par un taux élevé d’éosinophiles sanguins, non contrôlée par l’association corticoïdes inhalés (CSI), béta-2-agoniste à longue durée d’action (LABA) et antagoniste muscarinique de longue durée d’action (LAMA) ou par l’association LABA/LAMA seule si les CSI ne sont pas adaptés. |
Amélioration du service médical rendu (ASMR)
IV (mineur) |
Compte tenu :
mais au regard :
la Commission considère que DUPIXENT (dupilumab) apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) dans la stratégie de prise en charge de la BPCO caractérisée par un taux élevé d’éosinophiles sanguins, non contrôlée par l’association CSI/LABA/LAMA ou par l’association LABA/LAMA seule si les CSI ne sont pas adaptés. |
Avis économique
Ce produit a fait l'objet d'un avis économique rendu par la Commission d'évaluation économique et de santé publique le 14 janvier 2025.
L’avis économique porte sur une indication superposable à celle demandée au remboursement, à savoir les adultes en traitement de fond additionnel de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) caractérisée par un taux élevé d’éosinophiles sanguins, non contrôlée par une association corticoïdes inhalés (CSI), béta-2-agoniste à longue durée d’action (LABA) et antagoniste muscarinique de longue durée d’action (LAMA) ou LABA/LAMA seule si les CSI ne sont pas adaptés.
La Commission évaluation économique et de santé publique (CEESP) conclut que :
- l’analyse de référence de l’efficience du dupilumab en association au traitement standard dans l’indication aboutit à un RDCR de 154 000 €/QALY (143 367 €/AV) par rapport au traitement standard seul, sur un horizon temporel de 30 ans.
- ce résultat est associé à une très forte incertitude en raison de certains choix méthodologiques et hypothèses retenus par l’industriel :
- l’estimation d’une phase d’amélioration du stade BPCO à 2 semaines dans la modèle qui s’appuie sur des données non robustes statistiquement et qui n’est pas cliniquement pertinente ;
- l’estimation des probabilités de transition entre les états de santé relatifs à la sévérité de la BCPO à partir de la littérature pour le bras comparateur dans le modèle de Markov, qui n’est pas justifiée ni cohérente avec le recours aux probabilités de transition issues des essais conduit par l’industriel pour le bras dupilumab ;
- l’introduction de DUPIXENT (dupilumab) dans le panier de soins remboursables génère une augmentation des dépenses de l’Assurance Maladie d’environ 416 millions d’euros cumulés sur 3 ans (250%).
La CEESP insiste sur la nécessité d’explorer l’incertitude générée par l’ensemble des choix de modélisation à travers des analyses de sensibilité en scénario.
La CEESP souligne que le RDCR repose sur un différentiel de QALY de 0,42 sur 30 ans dont l’estimation repose sur des choix méthodologiques incertains et dont certains sont susceptibles d’être en faveur du traitement évalué.
> DUPIXENT - Avis économique (pdf)