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L'essentiel

Avis favorable au remboursement uniquement « en association avec le ravulizumab ou l’eculizumab dans le traitement des patients adultes atteints d’hémoglobinurie paroxystique nocturne présentant une anémie hémolytique symptomatique après un traitement par inhibiteur du complément C5 pendant au moins 6 mois »

Avis défavorable au remboursement dans les autres situations couvertes par l’indication AMM.

 

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique dans la prise en charge, en association avec le ravulizumab ou l’eculizumab, des patients adultes atteints d’HPN présentant une anémie hémolytique symptomatique après un traitement par un inhibiteur de C5 pendant au moins 6 mois, au même titre qu’ASPAVELI (pegcetacoplan).

Sans objet dans les autres situations de l’AMM.

 

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Dans le périmètre du remboursement :

Compte-tenu des données cliniques disponibles reposant essentiellement sur une étude de phase III qui a inclus des patients adultes atteints d’HPN présentant une anémie hémolytique résiduelle après au moins 6 mois de traitement par un inhibiteur du complément C5, la Commission considère que VOYDEYA (danicopan), en association à un inhibiteur du complément C5, est une nouvelle option thérapeutique de 2ème intention uniquement chez les patients adultes présentant une anémie hémolytique symptomatique persistante après un traitement par inhibiteur de C5 pendant au moins 6 mois.

Pour rappel, selon les recommandations françaises actuelles (PNDS 20232) l’efficacité du traitement en cours ne peut être évaluée avant 6 mois. En cas de persistance d’une anémie hémolytique pendant cette période, une surveillance simple et des transfusions à un seuil adapté à la tolérance clinique du patient sont recommandées. La persistance d’une anémie hémolytique symptomatique après 6 mois de traitement nécessite de réévaluer le traitement.

On ne dispose à ce jour d’aucune donnée clinique robuste permettant de préciser la place du danicopan par rapport au pegcetacoplan (disponible dans le cadre du droit commun) ou à l’iptacopan (disponible dans le cadre de l’accès précoce) dans la prise en charge des patients préalablement traités par inhibiteur du C5.

A noter que ces médicaments se distinguent notamment par leurs modalités d’administration : voie orale en 3 prises par jour en association à un inhibiteur de C5 par voie IV pour le danicopan, voie sous-cutanée en 2 perfusions par semaine pour le pegcetacoplan et voie orale en 2 prises par jour pour l’iptacopan.

En pratique clinique, une vigilance particulière devra être portée au risque de crises hémolytiques sévères sous danicopan comme sous pegcetacoplan, eu égard à l’expansion du clone HPN plus importante sous inhibiteur proximal que sous inhibiteur du C5 d’après avis d’expert. On ne peut à ce jour présumer d’un moindre risque avec le danicopan en association à un inhibiteur de C5 en comparaison au pegcetacoplan.

Enfin, dans la mesure où VOYDEYA (danicopan) est un inhibiteur du facteur D du complément  qui augmente la prédisposition du patient à une infection ou une septicémie à méningocoque du fait de ce mécanisme d’action, la Commission rappelle que sa prescription doit être associée à la vaccination contre le méningocoque par le vaccin tétravalent conjugué ACYW et par le vaccin contre les IIM de sérogroupe B, et/ou à une antibioprophylaxie, conformément au RCP en vigueur et sous réserve de l’avis du HCSP.

Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et le Plan de Gestion des Risques (PGR) doivent être respectés.

Il n’existe pas de données sur l’utilisation du danicopan chez la femme enceinte. Par mesure de précaution, il est préférable d’éviter l’utilisation de VOYDEYA (danicopan) pendant la grossesse (cf. RCP).

 

Dans le périmètre inclus dans l’AMM mais non retenu pour le remboursement :

VOYDEYA (danicopan) n’a pas de place dans le traitement de l’HPN dans les autres situations cliniques, faute de données cliniques.

 

Recommandations particulières

Recommandations particulières au vu des exigences de qualité et de sécurité des soins liées au médicament

Compte tenu des spécificités de la prise en charge de cette pathologie rare, la Commission préconise que les décisions d’instauration et d’arrêt de traitement par danicopan soient prises après proposition documentée issue d’une réunion de concertation pluridisciplinaire au sein d’un centre de référence ou de compétence dans la prise en charge de l’HPN. Un suivi régulier des patients au sein de l’un de ces centres est indispensable pour s’assurer de l’efficacité du traitement et surveiller sa tolérance, avec une vigilance particulière sur le risque de survenue de crise hémolytique et d’événement thrombotique.


Service Médical Rendu (SMR)

Important

Le service médical rendu par VOYDEYA 50 mg et 100 mg (danicopan), comprimé pelliculé, est important uniquement « en association avec le ravulizumab ou l’eculizumab dans le traitement des patients adultes atteints d’HPN présentant une anémie hémolytique symptomatique après un traitement par un inhibiteur de C5 pendant au moins 6 mois ».

Insuffisant

Le service médical rendu par VOYDEYA 50 mg et 100 mg (danicopan), comprimé pelliculé, est insuffisant pour justifier d’une prise en charge par la solidarité nationale dans les autres situations de l’AMM.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

III (modéré)

Compte tenu :

  • de la démonstration de la supériorité de VOYDEYA (danicopan) en add-on d’un inhibiteur du C5 (ravulizumab ou eculizumab) versus la poursuite d’un inhibiteur du C5 seul sur l’amélioration du taux d'hémoglobine et sur la réduction des besoins transfusionnels à 12 semaines, chez des adultes atteints d’HPN présentant une anémie hémolytique résiduelle après au moins 6 mois de traitement par un inhibiteur du complément C5,
  • de la pertinence clinique de ces critères d’évaluation et de la quantité d’effet importante observée,

Et malgré :

  • l’absence de données comparatives au-delà de 12 semaines dans un contexte de maladie chronique avec un traitement possiblement à vie, afin de pouvoir évaluer le maintien des bénéfices et le profil de tolérance du danicopan à long terme ainsi que son impact sur la survenue des événements thrombotiques, principale cause de décès des patients,
  • l’absence de bénéfice démontré sur la qualité de vie des patients,
  • l’absence de données comparatives robustes versus le pegcetacoplan, traitement déjà disponible en 2ème intention après inhibiteur du C5, en particulier l’absence de comparaison directe néanmoins justifiée à la date de la présente évaluation du fait de leurs développements concomitants ; à ce jour, on ne peut notamment pas présumer d’un moindre risque d’hémolyses graves avec le danicopan en association à un inhibiteur du C5 en comparaison au pegcetacoplan au regard de leur mécanisme d’action proche,

la Commission considère que VOYDEYA 50 mg et 100 mg (danicopan), comprimé pelliculé, apporte une amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) en association avec le ravulizumab ou l’eculizumab dans le traitement des patients adultes atteints d’HPN présentant une anémie hémolytique symptomatique après traitement par un inhibiteur de C5 pendant au moins 6 mois, au même titre qu’ASPAVELI (pegcetacoplan).

Sans objet

Dans les autres situations de l’AMM : sans objet.


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