Prise en charge du patient atteint d’infection à trichomonas vaginalis

RECOMMANDATION DE BONNE PRATIQUE - LABEL - Mis en ligne le 02 déc. 2024
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À la demande du ministère chargé de la santé, le Conseil National du Sida et des hépatites virales (CNS) et l'Agence nationale de recherches sur le sida | Maladies infectieuses émergentes (ANRS | MIE) ont sollicité la Haute Autorité de santé (HAS) pour l’élaboration d’une actualisation des recommandations françaises de prise en charge des personnes atteintes d’infection à trichomonas vaginalis.

L’accompagnement de la HAS s’est inscrit dans le cadre de la labellisation par la HAS d’une recommandation élaborée par un organisme professionnel.

 

Quels sont les objectifs de cette recommandation ?

  • Actualiser les recommandations concernant le traitement des personnes atteintes de l’infection à trichomonas vaginalis
  • Améliorer la prise en charge de ces personnes
  • Réduire la transmission de la maladie aux partenaires
  • Assurer une homogénéité de la prise en charge sur le territoire.

 

A qui s'adresse cette recommandation ?

  • Professionnels de santé : Tous les professionnels de santé impliqués dans la prise en charge des personnes atteintes d’une infection à trichomonas vaginalis
  • Patients : Personnes atteintes d’une infection à trichomonas vaginalis et leurs partenaires

 

Quelles sont les principales recommandations ?

  • Une recherche de trichomonas vaginalis doit être envisagée dans les situations suivantes :
    • signes de vulvo-vaginite ou leucorrhées chez la femme en seconde intention si le prélèvement vaginal bactériologique et mycologique ainsi que la recherche de chlamydia et gonocoque sont négatifs.
    • signes d’urétrite et/ou écoulement chez l’homme en seconde intention si recherche de gonocoque et chlamydia négative.
    • infection à trichomonas vaginalis chez le ou la partenaire.
  • Le traitement de première ligne consiste à utiliser :
    • le métronidazole per os 500mg matin et soir pendant 7 jours
    • en cas d’observance thérapeutique attendue médiocre, le métronidazole 2g en DU ou secnidazole 2g en dose unique
    • En l’absence de disponibilité des traitements précédemment cités : tinidazole 2g en dose unique
  • Le traitement de 2e ligne consiste à répéter un traitement par métronidazole 500 mg x 2/j pendant 7 jours
  • Les mesures associées sont les suivantes :
    • Dépistage et traitement des autres infections sexuellement transmissibles.
    • Dépistage et traitement simultanés du ou des partenaires même en cas de prélèvement négatif.
    • Proposition d’aide à la notification aux partenaires.
    • Abstinence sexuelle ou rapports protégés jusqu’à la fin du traitement et celui du partenaire.
    • Pas d’alcool pendant la durée du traitement, compte tenu du risque majoré d’effets indésirables (effet antabuse).
  • Mesures préventives générales

La santé sexuelle est un tout, et le diagnostic d’infection sexuellement transmissible peut être traumatisant. Le traitement médicamenteux d’une infection sexuellement transmissible ne saurait résumer sa prise en charge. Le patient infecté par Trichomonas vaginalis doit bénéficier des conseils appropriés en matière de prévention de toutes les IST, des violences sexuelles et de la grossesse, et se voir proposer, le cas échéant, une orientation facilitée vers des dispositifs tels que la PrEP, les traitements post-exposition, ou les centres d’orthogénie.

  • En cas d’allergie au métronidazole, il existe un risque possible d’allergie croisée avec les autres 5-nitroimidazolés (secnidazole, tinidazole)
  • En cas d’allergie présumée, il faut adresser le patient en service d’allergologie pour confirmer l’allergie IgE médiée au métronidazole et aux autres 5-nitroimidazolés.
  • En cas d’allergie prouvée, un traitement par ovule d’acide borique ou paromomycine crème intravaginale doit être envisagé.