Épidémie de chikungunya : utilisation du vaccin IXCHIQ à La Réunion et à Mayotte
La Réunion est en situation épidémique de chikungunya depuis le 13 janvier 2025, avec une reprise de la circulation du virus du chikungunya sur le territoire depuis le 23 août 2024.
Dans ce contexte, la HAS a été saisie par la Direction Générale de la Santé (DGS) pour émettre un avis urgent sur la stratégie vaccinale à mettre en œuvre contre le chikungunya, avec le vaccin IXCHIQ (laboratoire VALNEVA), pour les territoires de La Réunion et de Mayotte, en tenant compte des données disponibles à date, et du nombre limité de doses de vaccin disponibles, dans un objectif de prévention de la survenue de formes graves dans les populations à risque.
A qui s’adressera cet avis ?
Il s’adresse aux décideurs publics.
Quels sont les objectifs de cet avis ?
L’objectif de cet avis est de définir une stratégie réactive à court terme visant à prévenir la survenue de formes graves dans les populations à risque, dans les territoires de La Réunion et de Mayotte.
Principales conclusions de l’avis :
À date, et dans le contexte de l’épidémie actuelle de chikungunya à La Réunion, la HAS recommande l’utilisation du vaccin IXCHIQ dans les territoires de La Réunion et Mayotte, en priorisant le territoire de La Réunion dans un premier temps, en l’absence de cas à Mayotte à ce jour.
Compte tenu du caractère prolongé d’une immunité naturelle, et en raison d’un nombre limité de doses disponibles, la HAS recommande de vacciner en priorité les personnes à risque de formes graves n’ayant jamais eu de diagnostic clinique ou biologique d’infection par le virus du chikungunya (sur la base de l’anamnèse du patient), sans toutefois recommander un dépistage pré-vaccinal.
Les groupes de population à prioriser pour la vaccination, en tenant compte du nombre de doses du vaccin IXCHIQ disponibles à court terme et mobilisables à moyen terme, dans un ordre de priorité sont les suivants :
- Les personnes âgées de 65 ans et plus, notamment celles avec comorbidités (l’hypertension artérielle, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires, les maladies rénales, les maladies hépatiques et les maladies neurovasculaires) ;
- Les personnes âgées de 18 à 64 ans avec comorbidités.
De plus, en raison d’une exposition plus élevée aux moustiques des professionnels de la lutte antivectorielle du fait de leur profession et de leur rôle indispensable dans la gestion de l’épidémie, la HAS préconise que cette catégorie de population soit également prioritaire à la vaccination à court terme.
À ce stade, la HAS ne recommande pas l'utilisation du vaccin IXCHIQ chez la femme enceinte.