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Extension d'indication

Extension d'indication

 

L'essentiel

Avis favorable au remboursement dans l’indication : « DARZALEX est indiqué en association avec le bortézomib, le lénalidomide et la dexaméthasone pour le traitement des patients adultes atteints d’un myélome multiple nouvellement diagnostiqué et éligibles à une autogreffe de cellules souches. »

 

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique de l’association de DARZALEX (daratumumab), au bortézomib, au lénalidomide et à la dexaméthasone en traitement d’induction et de consolidation, suivi par un traitement d’entretien par l’association de DARZALEX (daratumumab) et du lénalidomide (protocole D-VRd/D-R) par rapport à l’association du bortézomib, du lénalidomide et de la dexaméthasone en traitement d’induction et de consolidation suivi par un traitement d’entretien par du lénalidomide seul (protocole VRd/R).

 

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Phase d’induction et de consolidation

L’association de DARZALEX (daratumumab) au bortézomib, au lénalidomide et à la dexaméthasone (protocole D-VRd) constitue un traitement de première intention dans le traitement d’induction et de consolidation des patients adultes atteints d’un myélome multiple nouvellement diagnostiqué et éligibles à une autogreffe de cellules souches. En l’absence de données comparatives, la place du protocole D-VRd par rapport au protocole D-VTd (associant le bortézomib, le thalidomide et la dexaméthasone au daratumumab), ne peut être définie.

Phase d’entretien

Dans le traitement d’entretien de ces patients, DARZALEX (daratumumab) associé au lénalidomide est un traitement de première intention. Cependant, la place de cette association par rapport au lénalidomide seul ne peut pas être définie, en l’absence de 2ème randomisation avant la phase d’entretien dans l’étude PERSEUS. La Commission déplore cette absence de randomisation, qui aurait permis d’évaluer l’apport thérapeutique de l’ajout de DARZALEX (daratumumab) au protocole VRd dans les différentes étapes du traitement.

La Commission souhaite attirer l’attention des prescripteurs sur la nécessité d’une vigilance particulière vis-à-vis du risque de déficit immunitaire induit par l’administration de DARZALEX (daratumumab) au long cours. Un excès d'épisodes infectieux, notamment des voies respiratoires (y compris à germes opportunistes), parfois sévères, a été observé dans le bras de l’étude incluant du DARZALEX (daratumumab), et est également rapporté dans la littérature. La balance bénéfice/risque de la poursuite des injections de DARZALEX (daratumumab) au long cours doit ainsi être réévaluée régulièrement, avant chaque administration, et particulièrement en cas de survenue d’épisode infectieux.

Dans la mesure où DARZALEX (daratumumab) dispose de plusieurs AMM en 1ère et 2ème ligne de traitement du myélome, la Commission regrette qu’aucune étude en cours ne permette de définir la séquence de traitement optimale et encourage à la réalisation d’une telle étude.

Pour rappel, la Commission recommande, par principe de précaution, que REVLIMID (lénalidomide) en traitement d’entretien après autogreffe de cellules souches hématopoïétiques soit administré pour une durée maximale de deux ans et non jusqu’à progression de la maladie, en l’absence de donnée permettant d’étayer la durée optimale de ce traitement15.


Clinical Benefit

Substantial

Le service médical rendu par DARZALEX 1 800 mg (daratumumab), solution injectable, en association avec le bortézomib, au lénalidomide et à la dexaméthasone en phase d’induction et consolidation suivi d’une phase d’entretien en association avec le lénalidomide (protocole D-VRd/D-R), est important dans l’indication de l’AMM.


Clinical Added Value

minor

Compte tenu :

  • de la démonstration de la supériorité de l’association DARZALEX (daratumumab) + bortézomib + lénalidomide + dexaméthasone en phase d’induction et consolidation suivi de l’association DARZALEX (daratumumab) + lénalidomide en phase d’entretien (protocole D-VRd/D-R) par rapport à l’association bortézomib + lénalidomide + dexaméthasone en phase d’induction et consolidation suivi par lénalidomide seul en phase d’entretien (protocole VRd/R), dans une étude de phase III randomisée en ouvert, en termes de survie sans progression (SSP) évaluée par un algorithme informatique, avec :
    • un HR = 0,42 (IC95% = [0,30 ; 0,59] ; p<0,0001),
    • des médianes de SSP non atteintes dans les deux groupes,
    • et des taux de SSP à 48 mois respectives de 84,3 % vs 67,7 % soit une différence de 16,6 % ;
  • du taux de réponses complètes ou meilleures (RC + RCs) de 87,9 % (IC95% = [84,0 ; 91,1]) dans le groupe D-VRd/D-R et de 70,1 % (IC95% = [65,0 ; 74,8]) dans le groupe VRd/R avec un OR = 3,13 ([2,11 ; 4,65] ; p < 0,0001) ;
  • du taux de MRD négative au seuil 10-5 chez les patients avec une réponse complète de 75,2 % (IC95% = [70,4 ; 79,6]) dans le groupe D-VRd/D-R et de 47,5 % (IC95% = [42,2 ; 52,8]) dans le groupe VRd/R avec un OR = 3,40 [2,47 ; 4,69] ; p < 0,0001) ;

et malgré :

  • un objectif et un schéma d’étude ne permettant pas d’isoler l’éventuel apport thérapeutique de l’ajout du DARZALEX (daratumumab) entre les différentes séquences : phase d’induction, de greffe et de consolidation, de la phase d’entretien compte tenu de l’absence de randomisation avant cette dernière phase. De plus, dans le contexte de la phase d’entretien où le traitement peut s’étendre sur le long terme, il est important de noter que, le profil de tolérance du protocole D-VRd/D-R se distingue de celui du protocole VRd/R par une proportion numériquement plus élevée d’événements indésirables graves (38,8 % contre 26,0 %). Ces EIG étaient majoritairement des infections, survenant chez 22,7 % des patients du groupe D-VRd/D-R, contre 13,0 % pour ceux du groupe VRd en phase d’entretien ;
  • la réalisation en ouvert de l’étude ;
  • un amendement jugé important au plan d’analyse statistique ayant porté sur la procédure hiérarchique des tests statistiques (amendement du 30/08/2023), postérieurement à la date de cut-off (01/08/2023). Ces modifications sont préjudiciables à la validité interne de l’étude et donc à la qualité de la démonstration, car elles suggèrent des changements au vu des données donc possiblement dictés par celles-ci ;
  • une possible hétérogénéité d’effet selon l’âge : il est observé un effet du traitement plus important dans le sous-groupe des patients âgés de moins de 65 ans ;
  • que le comparateur (VRd/R) ne soit pas le plus cliniquement pertinent au regard de la pratique actuelle, en effet ce comparateur est peu utilisé en pratique courante ;
  • l’impossibilité de quantifier l’apport de cette association par rapport au protocole D-VTd en raison d’un développement concomitant ;
  • l’absence de conclusion formelle pouvant être tirée de l’analyse descriptive de la survie globale, en l’état actuel des données ;
  • l’absence de conclusion formelle pouvant être tirée des données de qualité de vie (critère exploratoire) ;
  • le profil de tolérance du protocole D-VRd/D-R par rapport au protocole VRd/R, marqué par un surcroît d’EI de grades 3 ou 4 (91,5 % versus 85,6 %) et d’EI graves (57,0 % versus 49,3 %) ;

la Commission considère que DARZALEX 1 800 mg (daratumumab), solution injectable, en association au bortézomib, au lénalidomide et à la dexaméthasone en traitement d’induction et de consolidation, suivi par un traitement d’entretien par l’association de DARZALEX (daratumumab) et du lénalidomide (protocole D-VRd/D-R), apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport à l’association du bortézomib, du lénalidomide et de la dexaméthasone en traitement d’induction et de consolidation suivi par un traitement d’entretien par du lénalidomide seul (protocole VRd/R).


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