RYBREVANT / LAZCLUZE (amivantamab / lazertinib) - Cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC)

Avis sur les Médicaments - Mis en ligne le 31 juil. 2025

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L'essentiel

Avis favorable au remboursement dans les indications suivantes :

  • RYBREVANT (amivantamab) : « RYBREVANT, en association au lazertinib, en première ligne de traitement des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avancé avec mutations de l’EGFR par délétions dans l’exon 19 ou substitution L858R dans l’exon 21. »
  • LAZCLUZE (lazertinib) : « LAZCLUZE, en association à l’amivantamab, en première ligne de traitement des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avancé avec mutations de l’EGFR par délétions dans l’exon 19 ou substitution L858R dans l’exon 21. »

 

Quel progrès ?

Un progrès thérapeutique par rapport à TAGRISSO (osimertinib).

 

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Dans la prise en charge en première ligne des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avancé avec mutations de l’EGFR par délétions dans l’exon 19 ou substitution L858R dans l’exon 21, l’association de RYBREVANT (amivantamab) et LAZCLUZE (lazertinib) constitue une nouvelle option de traitement.

Par ailleurs :

  • compte tenu des résultats de l’étude MARIPOSA de phase III ayant démontré un bénéfice en termes de survie sans progression et de survie globale, contrebalancé par un surcroit de mortalité à court terme (9-12 premiers mois de traitement, avant le croisement des courbes de Kaplan-Maier de la survie globale) et un surcroît de toxicité, la place de cette association par rapport à celle de TAGRISSO (osimertinib) ne peut être clairement définie ;
  • de plus, les données disponibles ne permettent pas de définir la place de cette association par rapport à l’association de TAGRISSO (osimertinib) à une chimiothérapie à base de pémétrexed + sels de platines disposant d’une AMM mais non prise en charge à ce jour (non encore évaluée par la Commission), au même niveau de la stratégie thérapeutique, en l’absence de donnée comparative entre ces deux associations, compte tenu d’un développement concomitant.

Enfin, il convient de noter que l’efficacité et la tolérance de l’association de RYBREVANT (amivantamab) et LAZCLUZE (lazertinib) n’ont pas été évaluées chez les patients ayant des métastases cérébrales symptomatiques.


Service Médical Rendu (SMR)

Modéré

Le service médical rendu par RYBREVANT (amivantamab) 350 mg, solution à diluer pour perfusion, et LAZCLUZE (lazertinib) 80 mg et 240 mg, comprimés pelliculés, est modéré dans le cadre de la prise en charge en première ligne des patients adultes atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) avancé avec mutations de l’EGFR par délétions dans l’exon 19 ou substitution L858R dans l’exon 21.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

IV (mineur)

Compte tenu :

  • de la démonstration d’une supériorité de l’association de RYBREVANT (amivantamab) et LAZCLUZE (lazertinib) par rapport à l’osimertinib seul dans une étude randomisée (MARIPOSA) menée chez des patients atteints de CBNPC localement avancé ou métastatique nouvellement diagnostiqué, avec mutation commune du gène de l'EGFR par délétion dans l’exon 19 ou substitution L858R dans l’exon 21, en termes de :
    • survie sans progression évaluée par un CRI selon les critères RECIST v1.1 : HR = 0,70 (IC95% = [0,58 ; 0,85] ; p=0,0002), avec des médianes de survie sans progression respectives de 23,7 versus 16,6 mois ;
    • survie globale, avec un HR de 0,75 (IC95% = [0,61 ; 0,92] ; p=0,0048), une médiane de survie non atteinte dans le groupe amivantamab + lazertinib et de 36,7 mois dans le groupe osimertinib, et des taux de survie globale à 42 mois respectivement de 56 % et de 44 % ;

et malgré :

  • la réalisation en ouvert de l’étude MARIPOSA pour le groupe amivantamab + lazertinib ;
  • une différence en survie sans progression essentiellement liée à une diminution des progressions alors que les décès sans progression sont augmentés, sans test comparant les incidences cumulées des décès sans progression entre les groupes ;
  • un surcroit de mortalité à court terme (9-12 premiers mois de traitement, avant le croisement des courbes de Kaplan-Maier de la survie globale) observé chez les patients traités par l’association RYBREVANT (amivantamab) et LAZCLUZE (lazertinib). A ce jour, aucune donnée n’est disponible sur les facteurs conduisant à ce risque majeur en vue d’une sélection au-préalable des patients ;
  • le profil de tolérance de l’association amivantamab + lazertinib par rapport à l’osimertinib, marqué par une fréquence élevée d’EI de grades ≥ 3 (75,1 % et 42,8 % respectivement), d’EI graves (48,7 % et 33,4 % respectivement) et d’EI ayant entraîné l’arrêt définitif d’au moins un traitement de l’étude (34,9 % et 13,6 % respectivement), ainsi que par la survenue :
    • de réactions dermatologiques (notamment des rashs) et de réactions liées à la perfusion chez respectivement 88,6 % et 62,9 %,
    • et d’événements thromboemboliques veineux chez 37,3 % des patients ;
  • une possible hétérogénéité d’effet selon l’âge avec un éventuel effet du traitement plus important dans le sous-groupe des patients âgés de moins de 65 ans dans l’étude MARIPOSA ;
  • l’absence de données chez les patients ayant des métastases cérébrales symptomatiques, ceux-ci ayant été exclus de l’étude, ce qui limite l’extrapolation des résultats à ce profil de patients ;
  • de l’impossibilité de quantifier l’apport de cette association par rapport à l’association osimertinib + pémétrexed + sel de platine (cisplatine ou carboplatine) en raison d’un développement concomitant ;
  • des censures possiblement informatives pour 11% des patients dans le groupe amivantamab + lazertinib et 9% des patients du groupe osimertinib, liés notamment à des retraits de consentement (15 et 8 patients respectivement) ainsi qu’à des patients ayant manqué 2 évaluations consécutives ou plus (11 et 8 patients respectivement) ;
  • de l’absence de conclusion formelle concernant les résultats de qualité de vie ;

la Commission considère que l’association de RYBREVANT (amivantamab) 350 mg, solution à diluer pour perfusion, à LAZCLUZE (lazertinib) 80 mg et 240 mg, comprimés pelliculés, apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport à TAGRISSO (osimertinib).


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