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L'essentiel

Avis favorable au remboursement uniquement « en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints de leucémie lymphoïde chronique en rechute et réfractaire qui ont été précédemment traités par un inhibiteur de la BTK et par vénétoclax (double réfractaires) ».

Avis défavorable au remboursement dans les autres situations couvertes par l’indication AMM.

 

Quel progrès ?

Pas de progrès par rapport à aux comparateurs bendamustine + rituximab et idélalisib + rituximab.

 

Quelle place dans la stratégie thérapeutique ?

Une grande majorité des patients rechuteront ou seront réfractaires au traitement de 1ère ligne. La mise en place d’un traitement de 2ème ligne et plus se fonde sur les mêmes critères que ceux utilisés en 1ère ligne de traitement.

Le choix du traitement dépendra de l’existence ou non de la del(17p) ou la mutation TP53, l’état général du patient, la nature du traitement antérieur, et la durée de la dernière réponse.

Les traitements de deuxième ligne et plus peuvent être, selon les antécédents médicaux et l’état général du patient :

  • ibrutinib (IMBRUVICA)
  • acalabrutinib (CALQUENCE)
  • zanubrutinib (BRUKINSA)
  • idélalisib (ZYDELIG) + rituximab
  • vénétoclax (VENCLYXTO) + rituximab
  • vénétoclax (VENCLYXTO) en monothérapie

L’option thérapeutique de référence chez un patient atteint de leucémie lymphoïde chronique (LLC) en rechute ou réfractaire, précédemment traités par un inhibiteur de la BTK est le vénétoclax + rituximab5. En l’état actuel des données, en l’absence de comparaison directe de JAYPIRCA (pirtobrutinib) au vénétoclax, sa place par rapport au vénétoclax ne peut être établie chez les patients avec une LLC en rechute ou réfractaire précédemment traités par un iBTK.

Chez les patients double exposés à un iBTK covalent et au vénétoclax et en rechute, il n’y a pas de standard de traitement. Les options thérapeutiques sont les suivantes :

  • Si le patient est non réfractaire aux traitements précédemment reçus : la reprise d’un traitement par un iBTK ou du vénétoclax est proposée.
  • Si le patient est double-réfractaire ou réfractaire avec une mutation de résistance : l’inclusion dans un essai thérapeutique, l’association idélalisib + rituximab ou l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques sont proposées.

 

Dans le périmètre du remboursement

Au regard des données disponibles de l’étude BRUIN-20020 ayant démontré la supériorité de la spécialité JAYPIRCA (pirtobrutinib) par rapport aux associations idélalisib + rituximab ou bendamustine + rituximab en termes de survie sans progression, mais pas en termes de survie globale, et compte tenu du besoin médical insuffisamment couvert chez les patients double réfractaires, JAYPIRCA (pirtobrutinib) est une option de traitement chez les patients réfractaires aux iBTK et au vénétoclax (double réfractaires).

 

Dans le périmètre inclus dans l’AMM mais non retenu pour le remboursement

JAYPIRCA (pirtobrutinib) n’a pas de place dans telle situation.

 


Service Médical Rendu (SMR)

Modéré

Le service médical rendu par JAYPIRCA (pirtobrutinib) 100 mg, comprimé pelliculé, est modéré uniquement en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints de leucémie lymphoïde chronique en rechute et réfractaire qui ont été précédemment traités par un inhibiteur de la BTK et par vénétoclax (double réfractaires).

Insuffisant

Le service médical rendu par JAYPIRCA (pirtobrutinib) 100 mg, comprimé pelliculé, est insuffisant dans les autres situations pour justifier d’une prise en charge par la solidarité nationale.


Amélioration du service médical rendu (ASMR)

V (absence)

Compte tenu :

  • de la démonstration d’une supériorité de JAYPIRCA (pirtobrutinib) par rapport aux associations idélalisib + rituximab ou bendamustine + rituximab en termes de survie sans progression (critère de jugement principal ; HR stratifié = 0,583 ; IC 95% [0,38 ; 0,89] ; p=0,0105), mise en évidence dans l’étude BRUIN 20020 avec un suivi médian de 8,3 mois dans le groupe pirtobrutinib et de 6,1 mois dans le groupe IdelaR ou BendaR chez des patients atteints de LLC précédemment traités par iBTK, mais d’une quantité d’effet jugée modeste ;
  • de l’absence de supériorité démontrée en termes de survie globale entre les deux groupes dans des situations cliniques engageant le pronostic vital ;
  • du caractère exploratoire des analyses de qualité de vie ;
  • du profil de tolérance de JAYPIRCA (pirtobrutinib) marqué par une proportion similaire d’EI graves (47,4 %) en comparaison aux associations idélalisib + rituximab et bendamustine + rituximab (46,8 %), et malgré une proportion d’EI de grades ≥ 3 moins importante (57,7 % vs 73,4%) ;
  • de l’analyse de sensibilité de la survie globale, dans laquelle les patients des groupes IdelaR ou BendaR ayant permuté vers le groupe pirtobrutinib étaient censurés et qui n’a pas permis de déterminer de manière exploratoire si l’absence d’effet retrouvé sur la SG pouvait s’expliquer par une dilution de l’effet liée au switch. Par conséquent, on ne peut exclure l’hypothèse d’une véritable absence d’effet du traitement ;
  • du nombre de décès dans le groupe pirtobrutinib plus élevé que celui observé dans le groupe IdelaR ou BendaR (32 % versus 27 %) dans la population ITT ;
  • de la présence dans l’étude d’un sous-groupe de patients « doubles exposés » (n = 60 par groupe), qui se rapproche du périmètre de remboursement (« doubles réfractaires ») sans pour autant y correspondre exactement, avec l’observation toutefois, de 26 décès (43 %) dans le groupe pirtobrutinib, contre 19 décès (31 %) dans le groupe IdelaR ou BendaR,

la Commission considère que JAYPIRCA (pirtobrutinib) 100 mg, comprimé pelliculé, n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) par rapport aux comparateurs bendamustine + rituximab et idélalisib + rituximab.


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