Qualité de vie au travail – L’exemple de l’Ile-de-France

Article HAS - Mis en ligne le 09 janv. 2018 - Mis à jour le 12 juin 2019

Dix-huit établissements de santé et médico-sociaux franciliens sont engagés dans les expérimentations pour l’amélioration de la qualité de vie au travail. Les démarches montrent déjà des effets positifs. Zoom sur deux initiatives.

 

Depuis 2016, des expérimentations (ou « clusters ») sont conduites dans le cadre de la collaboration entre la HAS, l‘Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) et la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) sur l’amélioration de la qualité de vie au travail (QVT).

En Ile-de-France, l’Agence régionale de santé (ARS) a signé une convention avec l’Association régionale pour l'amélioration des conditions de travail (Aract). « L'Agence régionale de santé a un rôle "d'aiguillon", d'accompagnement, pour faciliter les initiatives, en lien avec les différents acteurs institutionnels comme la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, du travail et de l’emploi (Direccte) ou l'Aract », a souligné Didier Jaffre, directeur de l'offre de soins et de l'autonomie à l’ARS Ile-de-France, lors du colloque « La qualité de vie au travail au service de la qualité des soins », organisé par la HAS en septembre 2017.

En 2016, sept établissements franciliens ont participé au premier cluster. En 2017, deux autres ont été initiés regroupant au total onze établissements. Les sujets de QVT abordés sont très variés : problèmes d’absentéisme ou organisationnels, création d’une unité ambulatoire, passage de certains services ou de certains process au numérique, qualité de vie au travail des médecins et des professionnels de santé… « Quel que soit le sujet, l’idée est d’encourager les établissements à identifier ce qui pose problème. Il faut en effet distinguer la problématique de la QVT. L’étape suivante est de mettre en place une démarche », explique Maroussia Krawec, chargée de mission à l’Aract Ile-de-France. Différents types de démarches ont pu être testés.

 

  • Un safari photos dans un hôpital gériatrique

L’Unité d'hébergement renforcée de l'hôpital privé gériatrique « Les Magnolias » (Ballainvilliers, Essonne) a ainsi mis en place un « safari photos ». Concrètement, les professionnels ont pris des photos de leurs situations de travail. Ces photos ont ensuite été analysées dans le cadre d’un espace de discussion réunissant différentes catégories de professionnels (aides-soignants, kinésithérapeutes…). Ces supports visuels et concrets ont permis d’identifier les problèmes, y compris architecturaux, et de trouver des solutions. Les professionnels ont ensuite restitué leurs travaux à la direction générale de l’établissement. La démarche a permis de dégager des propositions (par exemple, la présence d’une infirmière lors de repas ou une réunion hebdomadaire du staff) et des axes de progression.

 

  • Des espaces de discussions sans hiérarchie

À l’hôpital public du Vésinet (Yvelines), la problématique portait sur l’augmentation du nombre de lits dans l’unité de soins de suite et de réadaptation neurovasculaire, dans un contexte de réorganisation. Un espace de discussions avec des représentants des différents professionnels (brancardier, aide-soignant, infirmière, kiné, neurologue, etc.) a été mis en place. Animé par l’Aract pendant plusieurs mois, il a permis à tous de s’exprimer hors de la présence hiérarchique. Un retour des travaux et des propositions a été fait auprès de l’encadrement, des médecins, de la direction des ressources humaines et du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). « Les propositions ont été transformées en plans d'action, des pilotes de ces plans d'action ont été désignés. La direction et les cadres se sont proposés spontanément. Ils ont pris ce travail à bras le corps, ils gèrent la plupart des actions mais en coordination avec les médecins », a relaté Nathalie Millet, secrétaire adjointe du CHSCT, lors du colloque. « Globalement, il y a eu des changements managériaux et une coopération entre personnel soignant et personnel médical. L’absentéisme est également passé de 40 % à 10 % », souligne Maroussia Krawec.

« La HAS a insufflé, piloté et suivi les expérimentations régionales. Notre objectif est d’inciter les organisations hiérarchiques à devenir plus fluides et à mettre en place des espaces de discussions entre professionnels pour échanger », conclut Véronique Ghadi, chef de projet à la HAS.

Article rédigé par l’agence Citizen press

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