Parkinson – Prise en charge non médicamenteuse des troubles moteurs

Article HAS - Mis en ligne le 07 janv. 2019 - Mis à jour le 12 juin 2019

La HAS a publié une fiche mémo et son rapport d’élaboration sur la prise en charge non médicamenteuse des troubles moteurs provoqués par la maladie de Parkinson et les syndromes apparentés. Explications de Michel Gedda*, service des bonnes pratiques professionnelles de la HAS.

 

Quels sont les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson ?

Les principaux symptômes moteurs de la maladie de Parkinson sont l’akinésie, l’hypertonie extrapyramidale, le tremblement de repos et, souvent associée précocement dans les syndromes apparentés, l’instabilité posturale.

  • L’akinésie se caractérise par une difficulté d’initiation du mouvement (bradykinésie : lenteur du mouvement ; hypokinésie : pauvreté du mouvement). Le patient peut, par exemple, éprouver des difficultés pour réaliser les mouvements fins (boutonnage des vêtements, écriture, etc.). La marche devient lente et hésitante. La bradykinésie est le symptôme le plus caractéristique, elle est présente chez 77 à 98 % des personnes parkinsoniennes.

  • L’hypertonie extrapyramidale est caractérisée par une rigidité, une augmentation de la résistance sur toute l’amplitude articulaire du membre. Elle est retrouvée chez 89 à 99 % des personnes parkinsoniennes.

  • Le tremblement de repos peut se retrouver au niveau de plusieurs parties du corps (mouvement d’émiettement entre le pouce et l’index, poignet, mouvement de pédalage avec le pied, etc.). Ce tremblement disparaît lors de mouvements volontaires.

  • L’instabilité posturale se manifeste tardivement ou sur des sujets parkinsoniens âgés. Elle est plurifactorielle : rigidité axiale, déformations posturales, troubles de la coordination, etc.

Deux autres sortes de troubles moteurs sont moins fréquents : les dystonies (trouble du tonus musculaire pouvant affecter la posture) et les dyskinésies (mouvements involontaires, choréiques, agités et rapides).

Comment mesurer l'évolution des troubles moteurs et leurs conséquences ?

L’évolution des troubles moteurs peut être évaluée à partir d’échelles. Le rapport d’élaboration précise, en fonction des troubles repérés, quelles échelles utiliser.

  • MDS-UPDRS (Movement Disorder Society’s revision of the Unified Parkinson Disease Rating Scale). La MDS-UPDRS est composée de 4 grandes parties : expériences non motrices de la vie quotidienne, expériences motrices de la vie quotidienne, examen moteur et complications motrices. Cette échelle a été traduite dans plusieurs langues, dont le français (cette version française n’a pas encore été validée par la MDS). Son utilisation est recommandée initialement et au cours du suivi.

  • Berg Balance Scale. Évaluation de l’équilibre qui repose sur l’observation de la performance de 14 mouvements habituels de la vie quotidienne (1. Rester assis sans aide (dossier ou accoudoirs) ; 2. se lever, 3. se rasseoir, etc.). Ces 14 items, de difficulté croissante, sont cotés entre 0 (moins bien) et 4 (mieux), score maximum : 54.

  • Timed Up and G. Mesure du temps nécessaire au patient pour se lever d’une chaise, faire trois mètres, et se tourner pour revenir s’asseoir.

  • Test de marche de 6 minutes. Plus grande distance parcourue possible en 6 minutes.

  • Test des 10 mètres de marche. Temps mis pour faire 10 mètres (à une vitesse confortable et/ou rapide).

Quelle prise en charge motrice peut être proposée aux patients ?

Différentes méthodes de rééducation non médicamenteuses peuvent être proposées aux patients. Elles reposent toutes sur l’activité physique, la diversité des pratiques et leur régularité. Elles visent la capacité physique, l’équilibre, la marche, les mouvements fonctionnels, etc.

Il est à noter qu’aucune technique rééducative manuelle ou instrumentale n’a montré de supériorité par rapport aux autres. 

La prise en charge rééducative est initialement préventive, puis corrective, et enfin elle a une fonction d’entretien des fonctions vitales (la respiration par exemple). Elle est interdisciplinaire et interprofessionnelle et prévoit l’éducation du patient afin de favoriser son autonomie.

Les thérapeutiques et activités motrices proposées suivent les principes de prise en charge suivants :

  • l’intensité (au cours d’une période de prise en charge) ;

  • la diversité ;

  • la régularité ;

  • et la continuité (entre les périodes de prise en charge).

Il est recommandé de proposer aux patients toute activité physique (marche, etc.) ou technique rééducatrice de son choix qui prend en compte ces quatre principes.

La continuité des activités physiques, en dehors des séries de prise en charge rééducative, est primordiale. En effet, si la forme que prennent les exercices importe peu, il est essentiel en revanche, qu’ils soient maintenus à domicile et/ou en groupe (club, association, domicile, etc.) pour optimiser les bénéfices de la prise en charge.

* Propos recueillis par Arielle Fontaine – HAS

 

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Article publié à l'origine en juillet 2016.