A Nîmes, le CHU mise sur la bientraitance

Web page - Posted on Jan 27 2016 - Updated on Jun 12 2019

La bientraitance prend peu à peu ses marques dans le secteur de la gérontologie. Il s’agit d’un enjeu majeur de notre société, alors que la révolution démographique du vieillissement est en marche. Aussi, depuis quatre ans, le pôle de gérontologie du CHU de Nîmes multiplie les initiatives en faveur de la bientraitance des patients. L’ensemble des personnels est signataire d’une charte de bientraitance, destinée à promouvoir le mieux-être des résidents. Un exemple : l’établissement hospitalier accueille également une antenne de la bibliothèque municipale. Une démarche unique en France. « La bibliothèque est aussi bien ouverte aux résidents qu’aux Nîmois, ce qui favorise les rencontres et les échanges », souligne Michèle Le Quellec, directrice du pôle de gérontologie.

 

Cultiver le lien humain

Autre spécificité : le CHU de Nîmes est l’un des rares établissements en France à proposer le dispositif de bientraitance C.A.L.M.E® (Comme A La Maison en Ehpad). Depuis un an, le pôle de gérontologie adapte en effet le service des petits déjeuners au rythme des patients. Finie la lente procession des plateaux-repas dès 7 heures du matin. « Les soignants attendent dorénavant que les patients se réveillent pour les servir », détaille Michèle Le Quellec.
Des habitudes nouvelles pour les patients, pour le personnel aussi. « Ces derniers passent davantage de temps avec les résidents ; ils leur apportent un petit « plus ». Leur quotidien est ainsi moins routinier, et l’absentéisme est en recul », complète le Dr Florence Perrein, chef du service gérontologie.

 

Moins de psychotropes

Les repas des services de gériatrie servent aussi la stratégie de bientraitance du CHU de Nîmes. Chaque mercredi, par exemple, un repas thématique est servi. Des aliments « plaisir » – chocolat, chips – sont proposés, sans pour autant sacrifier l’équilibre nutritionnel.
La bientraitance impacte les patients de façon positive. « Nous constatons une baisse de la consommation de psychotropes », confirme le Dr Florence Perrein.

C’est toujours dans cet esprit que, fin septembre, le CHU a ouvert une nouvelle unité dans la commune voisine de Serre-Cavalier. Jusque-là installés dans des locaux vétustes du centre-ville, 150 résidents y ont posé leurs valises. « La bientraitance, c’est aussi le cadre de vie », insiste Michèle Le Quellec. Les chambres sont individuelles, spacieuses. La couleur des murs et l’agencement des meubles ont été laissés au libre choix des résidents. Autrement dit, tout est fait au pôle gérontologique du CHU de Nîmes pour que les 500 patients se sentent un peu comme à la maison.

 

La HAS poursuit ses travaux sur la bientraitance

La HAS et la Fédération des organismes régionaux d’amélioration des pratiques et des organisations en santé (Forap) poursuivent leurs travaux sur la bientraitance.
En 2012, elles publiaient un guide sur le « Le déploiement de la bientraitance dans les établissements ». Ce premier opus offrait des outils de diagnostic et d’animation aux professionnels en établissement de santé et en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ainsi qu’aux usagers. La suite de cet ouvrage est attendue pour fin 2016.
Après un état des lieux, les auteurs du document ont constaté que les outils proposés sont principalement mobilisés par les professionnels paramédicaux, et assez peu par le corps médical et encore moins par les patients, qui sont les grands oubliés de cette démarche.
Les travaux au cours de prochains mois se concentreront donc sur une meilleure implication des usagers, avec le développement de démarches et de mise en récit d’expérience.
L’ambition affichée par la HAS et la Forap est de construire un véritable partenariat entre les usagers et les professionnels de santé autour de la bientraitance.

 

 

Article rédigé par Citizen Press

 

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