Qualité des soins – Les indicateurs, des repères chiffrés pour progresser

Article HAS - Mis en ligne le 25 nov. 2015 - Mis à jour le 12 juin 2019

Les indicateurs pour l’amélioration de la qualité et la sécurité des soins, ou Ipaqss, déployés depuis 2006, sont devenus de véritables outils de pilotage. Ils affichent des résultats en progression d’une campagne de recueil à l’autre. La preuve par 5.

 

1. Délai d’envoi du courrier de fin d’hospitalisation en médecine, chirurgie, obstétrique (MCO)
Le courrier ou le compte-rendu rédigé à la fin d’un séjour hospitalier résume ses conclusions. Un indicateur révèle la proportion de séjours pour lesquels le courrier de fin d’hospitalisation comportant les éléments minimaux indispensables à la continuité des soins est envoyé dans un délai inférieur ou égal à 8 jours.

(Moyenne nationale pour les services de médecine, chirurgie et obstétrique).

 

MCO

 

2. Réunion de concertation pluridisciplinaire en cancérologie
Elle rassemble des professionnels de santé de différentes disciplines autour du cas d’un patient atteint d’un cancer. L’objectif est de lui assurer la meilleure prise en charge. Un indicateur mesure le pourcentage de patients pour lesquels le dossier porte la mention d’une telle réunion associant au moins trois médecins de spécialités distinctes afin de discuter les différentes options thérapeutiques et de proposer au patient la plus adaptée.

 

Cancérologie

 

3. Évaluation après un accident vasculaire cérébral
En France, 130 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral, dont 30 000 en garderont de lourdes séquelles. La rééducation réduit leur risque de handicap ultérieur. Un indicateur mesure le taux de patients qui ont bénéficié d’une évaluation précoce par un professionnel de la rééducation.

 

AVC

 

4. Prise en charge de la douleur en soins de suite et de réadaptation (SSR)
La douleur devrait être évaluée à l’aide d’une échelle validée de façon systématique, et traitée si nécessaire. Un indicateur évalue la proportion de patients admis en soins de suite et de réadaptation dont le dossier comporte une telle évaluation.

 

SSR

 

5. Traitement médicamenteux et non médicamenteux à la sortie de l’établissement après un infarctus du myocarde
Chaque année, près de 100 000 personnes ont un infarctus du myocarde en France. Les progrès thérapeutiques et la coopération professionnelle à la phase aiguë ont permis d’en réduire la mortalité précoce de 65 % en 10 ans. Cependant des progrès restent à faire pour réduire la morbi-mortalité dans l’année qui suit l’infarctus.
Deux pratiques évaluées à la sortie de l’établissement ont été ciblées pour y contribuer : le traitement approprié à la sortie et la sensibilisation aux règles hygiéno-diététiques.

  • Le score agrégé Basi évalue le taux de patients sortant de l’hôpital avec une prescription médicamenteuse appropriée. L’objectif à atteindre, fixé en lien avec les professionnels concernés, est passé de 80 % à 90 % en 2012. En 2015, dans 22 % des ES, moins de 9 patients sur 10 sortent de l’hôpital  avec une prescription appropriée des 4 molécules recommandées.

   

Infarctus

  • La sensibilisation aux règles hygiéno-diététiques évalue l’initiation de la prévention secondaire pendant l’hospitalisation. L’évolution de cette pratique est en progrès, mais laisse encore une grande marge d’amélioration.

    

 

  Infarctus 2

 

     2 questions à Catherine Grenier, chef du service Ipaqss

Comment qualifier l’évolution des résultats, dans leur ensemble ?
Les progrès sont indéniables si l’on considère l’évolution des moyennes nationales. Néanmoins, il persiste une marge d’amélioration, comme en témoigne la variabilité entre les établissements, et notamment le nombre et le taux d’établissements qui restent en dessous de l’objectif de performance.

De nouveaux indicateurs vont-ils être déployés ?
Un indicateur a été expérimenté au premier semestre 2015 sur la qualité du document de sortie. Il remplacera, à l’horizon 2018, l’indicateur relatif au délai d’envoi du courrier de fin d’hospitalisation, afin de renforcer l’exigence de continuité à la sortie d’une hospitalisation.
De même, une expérimentation va être lancée sur la chirurgie ambulatoire. Une évaluation du compte rendu de radiologie est également  en cours de développement.

                                                                                                            
* A partir de 2013, les moyennes sont pondérées par l'activité de chaque établissement de santé.

Article rédigé par l'agence Citizen press

Voir aussi